L'Algérie, à l'instar des autres nations, est confrontée à une urbanisation accélérée et surtout anarchique avec des conséquences socio-économiques dommageables pour le pays. Les centres urbains abritent plus de 22,5 millions d'habitants. En l'espace de 4 décennies, la population urbaine s'est multipliée par 6. Ce phénomène a engendré une répartition déséquilibrée de la population et des activités économiques. Le réseau urbain est passé de 95 agglomérations en 1966 à 751 actuellement dont 90% se situent au nord. L'urbanisation a été massive et rapide au point où la ville algérienne est confrontée à de multiples contraintes liées, entre autres, à l'étalement urbain, la littoralisation, la prolifération de l'habitat précaire, la pression sur les opportunités d'emploi, la gouvernance, la durabilité des territoires et la résilience. D'où la décision d'élaborer une stratégie de développement urbain durable en adaptant le cadre juridique et réglementaire relatif à l'urbanisme et à la politique de la ville au contexte actuel et aux exigences de l'heure ayant trait à l'environnement et aux énergies renouvelables. Cette nouvelle politique de la ville, préconisée par le gouvernement, est insérée dans la feuille de route tracée par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville (Mhuv). Ce plan de travail vise, en priorité, le renouvellement urbain, qui a pour but de redonner à la ville le rôle et la dimension quantitative et qualitative pour améliorer les conditions de vie de la population dans ces milieux urbains. Un tel objectif passe nécessairement par le maintien d'une production intensive de logements et une diversification des segments de l'offre. Il y a lieu de consolider davantage la politique d'éradication progressive de l'habitat précaire à travers des opérations de relogement et de réhabilitation des habitations maintenues et la restauration du tissu ancien et des bâtisses vétustes. Un intérêt plus significatif doit être également accordé au développement du monde rural, afin de pouvoir fixer ses populations et améliorer leur cadre de vie. Cette nouvelle vision de la ville impose une "révision de la loi 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme", avoue le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, au cours de son intervention lors du séminaire national sur "la ville algérienne face aux enjeux et défis du développement durable", organisé, hier, par son département à Alger. Cette rencontre constitue une occasion pour approfondir la réflexion autour de cette problématique entre experts, professionnels et décideurs. Les recommandations qui découleront des 4 ateliers prévus lors de cette journée vont, selon le ministre, enrichir la feuille de route que compte mettre en œuvre la tutelle pour construire la ville intelligente, écologique et résiliente de demain. Cette perspective met la ville dans l'obligation d'intégrer dans sa stratégie future des méthodes d'adaptation et de résilience quant à sa capacité de gestion des risques de catastrophes, dont les inondations, les séismes, les glissements de terrain..., de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'utilisation de transports propres, de promotion de technologies futures... B. K.