Liberté : Pouvez-vous revenir sur l'initiative du Conseil de développement Canada-Algérie (CDCA) d'organiser un forum sur le partenariat et les exportations ? Mustapha Ouyed : Cette initiative est une suite logique des réalisations passées du CDCA avec ses partenaires. Citons notamment le soutien du CDCA à l'organisation de la mission d'affaires au Canada du Forum des chefs d'entreprise (FCE) menée par son président Ali Haddad en avril 2017, suivie par une mission d'affaires canadienne en Algérie en juillet de la même année menée par la vice-Première ministre du Québec. Il nous est apparu clair, à la suite de ces rencontres et échanges, que la consolidation des relations commerciales entre l'Algérie et le Canada passera, nécessairement, par le développement de partenariats algéro-canadiens capables de soutenir la diversification et l'exportation de la production algérienne hors hydrocarbures vers le marché canadien et les marchés internationaux. Nous avons, alors, contacté nos partenaires en Algérie et au Canada pour pouvoir monter une mission économique et un forum d'affaires sur ce thème. Quelles sont les attentes de ce premier regroupement d'envergure entre hommes d'affaires algériens et canadiens ? Nous souhaitons que ce rendez-vous puisse permettre de renforcer la mise en évidence du potentiel de diversification et de croissance de la production algérienne à l'échelle mondiale et de pouvoir la faire véhiculer aux entreprises et institutions canadiennes afin d'orienter encore plus leurs efforts de partenariat et d'investissement vers l'Algérie. Il s'agit d'un forum durant lequel nous espérons pouvoir initier une perception positive de l'immense potentiel d'affaires que représente le plus grand pays d'Afrique, pour les entreprises et les organisations canadiennes qui souhaitent y implanter des activités bénéfiques et durables. Pensez-vous que le CDCA est en mesure d'attirer des IDE pour des partenariats et quels sont les secteurs susceptibles d'être ciblés ? Le CDCA est en mesure d'attirer en Algérie de l'expertise et du savoir-faire canadien reconnu à l'échelle internationale, basé sur une approche nord-américaine. Le CDCA est convaincu que l'Algérie dispose de toutes les ressources et la volonté nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux qu'elle se donne. Nous pensons donc que le besoin se situe moins dans les investissements directs extérieurs et plus dans la mise à disposition des opérateurs algériens des connaissances développées et acquises au Canada en termes, par exemple, de technologies, de processus de production, de formation, de recherche et de développement, de commerce international, d'organisation, de logistique, etc. Cela étant dit, en se basant notamment sur les centres d'expertise du Canada, les secteurs potentiels pour les investissements canadiens en Algérie seraient, certainement, dans les mines, les énergies renouvelables et les technologies propres, la protection de l'environnement, l'agriculture, le transport, la formation technique et, bien évidemment, les hydrocarbures, puisque les deux pays sont des leaders mondiaux dans le domaine. Comment voyez-vous les relations économiques et commerciales entre l'Algérie et le Canada ? Les relations économiques entre les deux pays ont un très bel avenir devant eux. L'Algérie est, depuis de nombreuses années, le premier partenaire économique du Canada en Afrique avec une balance positive pour l'Algérie. La présence importante de la diaspora algérienne au Canada, dont un bon nombre sont des professionnels et des hommes d'affaires reconnus, qui réussissent dans leurs domaines respectifs, est un facteur clé de succès pour initier des partenariats qui réussissent dans l'intérêt des deux pays. Le CDCA mobilise d'ailleurs ces forces vives de la diaspora algérienne en les incitant à faire adhérer leurs entreprises à notre association et nous aider à agir comme courroie de transmission entre les acteurs économiques des deux pays.