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Fernand Iveton : le militant anticolonialiste guillotiné
Pièce théâtrale "De nos frères blessés" en hommage au martyr algérien
Publié dans Liberté le 24 - 02 - 2018

Le théâtre "Les déchargeurs" abritera jusqu'au 10 mars, la pièce théâtrale De nos frères blessés, une adaptation par Joseph Andras de son roman éponyme inspiré de l'ouvrage-enquête de Jean-Luc Einaudi Pour l'exemple, L'affaire Fernand Iveton (L'Harmattan-1986).
Du 20 février au 10 mars 2018, le théâtre "Les déchargeurs" (Paris 1) présente De nos frères blessés en hommage à Fernand Iveton, seul Européen à avoir été guillotiné durant la Guerre de Libération. La pièce de théâtre est adaptée par Joseph Andras de son roman éponyme inspiré de l'ouvrage-enquête de Jean-Luc Einaudi (Pour l'exemple, L'affaire Fernand Iveton-L'Harmattan-1986). Fernand Iveton est né le 12 juin 1926 à Clos-Salembier (El Madania aujourd'hui). Ouvrier à l'usine EGA du Hamma, il devient, en 1955, membre de l'organisation militaire du Parti communiste algérien, interdit. En juillet 1956, il intègre le FLN à titre individuel avec ses camarades. En novembre 1956, il dépose une bombe fabriquée par Taleb Abderrahmane dans un coin désaffecté de son usine. Il avait exigé qu'elle soit réglée pour exploser bien après la sortie des ouvriers, pour ne pas faire de victimes. L'objectif du sabotage consistait à couper l'électricité dans la ville d'Alger. La manœuvre est déjouée et Fernand Iveton fut arrêté et torturé durant plusieurs jours au commissariat central d'Alger : coups, décharges électriques, supplice de l'eau...
La torture est un fait historique établi par de nombreux témoins, y compris par ceux qui l'ont pratiquée-parfois jusqu'à la mort- comme le général Aussaresses dont les "talents" s'exerceront sur des héros comme Larbi Ben M'Hidi et Maurice Audin. Fernand Iveton sera jugé par le tribunal militaire d'Alger. La direction du PCF-France avait interdit à son avocat de le défendre. Deux avocats seront commis d'office deux jours seulement avant le procès qui va être expéditif, le sort du détenu étant scellé par la raison d'Etat et la pression de l'opinion publique qui réclamait sa tête. Fernand Iveton est condamné à mort le 24 novembre 1956, après une seule journée d'audience, dans l'indifférence de la majorité des intellectuels de l'époque, y compris d'Albert Camus et de Jean-Paul Sartre qui ne condamneront l'exécution d'Iveton que des années plus tard.
Un pourvoi en cassation a été rejeté, comme le sera la demande de grâce refusée par le président René Coty, avec l'accord du ministre de la Justice, François Mitterrand et du président du Conseil Guy Mollet. Pourtant, la bombe n'avait pas explosé et Iveton n'avait tué personne. L'enquête occultera le fait qu'il ait exigé le réglage de l'engin explosif après la sortie des travailleurs et qu'il avait pris le soin de le déposer dans un coin non fréquenté de l'usine. Les autorités voulaient donner un exemple et en même temps un gage de fermeté à leur opinion publique et surtout aux Européens d'Algérie. D'où le sous-titre du roman d'Andras : tu meurs à cause de l'opinion publique. Fernand Iveton qui aimait sa terre natale et qui luttait pour la liberté de l'Algérie, sera guillotiné le 11 février 1957 dans la cour de la prison de Barberousse (aujourd'hui Serkadji). Ses dernières paroles furent : "Je vais mourir, mais l'Algérie sera indépendante". Joseph Andras lui rend hommage dans un magnifique roman-prix Goncourt 2016 du premier roman, refusé par l'auteur- qui relate l'interrogatoire, la détention et le procès d'Iveton et évoque son enfance dans son pays, l'Algérie. "Iveton était un idéaliste qui aimait sa terre, sa femme, ses amis, la vie et la liberté". La critique a bien accueilli ce premier roman de Joseph Andras : "Quand la justice s'est montrée indigne, la littérature peut demander réparation". En hommage à Fernand Iveton, une ruelle d'El Madania et une rue du Derb à Oran portent son nom : des quartiers populaires, comme les aimait Fernand.
De Paris : Ali Bedrici


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