C'est un Sidi-Saïd ragaillardi et offensif qui est apparu, hier, au Méridien d'Oran, pour la célébration officielle du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971 et la création de l'UGTA en 1956, qui, cette année, a été placée sous le signe de l'hommage aux femmes travailleuses et syndicalistes. C'est en tout cas l'image qu'il donnera durant toute son allocution, face à une salle remplie de femmes et nombre d'invités et d'officiels, et notamment Tayeb Louh, ministre de la Justice et gardes des Sceaux, représentant spécial du Président, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, ainsi que les P-DG du groupe Sonatrach et de Sonelgaz, tous sur l'estrade officielle. D'ailleurs, le patron de la Centrale syndicale, qui fait face à un mouvement de redressement, s'est chargé de haranguer la salle en toute fin de cérémonie. "Dites ce que vous voulez, dites-le fort", a-t-il demandé, ayant certainement déjà connaissance de ce que les femmes présentes pour la conférence allaient entonner. "Un 5e, un 5e mandat !", répondent des voix s'élevant en chœur. "C'est vous qui le dites, c'est vous qui le voulez", reprend Sidi-Saïd. Une séquence qui ne passera pas inaperçue, tant est que durant toute la matinée, les hommages appuyés, encensant le chef de l'Etat et sa politique, se sont enchaînés. C'est dans cette atmosphère d'allégeance et d'appels au 5e mandat pour Bouteflika qu'est intervenu le SG de l'UGTA qui a lancé des mises en garde contre ceux qui veulent remettre en cause "l'unité du pays en portant atteinte à ce socle de notre unité". Réitérant sa fidélité indéfectible à la personne du chef de l'Etat, celui-ci dira : "Nous n'avons pas la langue de l'hypocrisie, nous avons un bâton pour tous ceux qui veulent porter atteinte à ce principe, notre socle, mais on frappe doucement." S'adressant aux femmes travailleuses et syndicalistes, il rappellera combien ces dernières avaient particulièrement souffert durant la décennie noire qui a vu la mort de leurs pères, frères et époux. "Nous devons rendre hommage à ces hommes qui se sont sacrifiés. Certains ont oublié, certains veulent nous ramener en arrière, nous disons : ‘Non !' Jamais de retour en arrière, quels que soient les moyens qu'ils utiliseront, il y aura l'UGTA et les Algériens. Personne ni de l'intérieur ni de l'extérieur n'arrivera à nous diviser", a-t-il souligné. Le patron de la Centrale syndicale, qui a affirmé faire du dialogue social sa ligne de conduite, fustigera, encore une fois, les syndicats autonomes. "Nous sommes à l'avant-garde du dialogue social, et nous avons des résultats, il y a des syndicats qui usent de paroles violentes, et à plusieurs visages", a-t-il accusé. Sidi-Saïd n'aura que peu de mots pour évoquer la crise financière et économique, ainsi que les soubresauts du monde du travail. Il en aura, en revanche, pour remercier le Président pour "tous les acquis sociaux" pour les travailleurs, les retraités et les catégories sociales démunies. D. loukil