La projection des films programmés dans le cadre du 16e Festival culturel national du film amazigh (FCNAFA) – programmé du 24 au 28 février- qui enregistre cette année la participation de 17 films, dont 7 courts métrages, 7 documentaires et 3 longs métrages, a débuté, hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou avec la projection, dans la matinée, du documentaire de Ali Hadjaz intitulé "Taqbilt" (63 minutes), du nom de l'antique village Tarihant, dans la commune de Boudjima (Tizi Ouzou). À travers ce documentaire, le réalisateur fera appel à un chercheur, Ali Derdar, pour tenter de percer les mystères de ce village qui recèle des ruines et des industries lithiques ainsi que des écritures libyques dans le rocher d'Azru Mezyane. L'autre film documentaire, projeté durant la même matinée était un film mozabite, intitulé "Izuran n Izelwan" (26 minutes) de Hammou Oudjana. Ce documentaire revient essentiellement sur les origines des chants dans la vallée du M'zab, de l'écriture des paroles, le choix de la thématique et de la composition musicale, à l'usage de la langue, un mélange de tamazight et d'arabe. Dans l'après-midi, il était prévu la projection de deux courts métrages à savoir Lumja, de Omar Belkacemi et Tayri Deffir l'hit, de Tilleli Sali ainsi qu'un long métrage, Anekkar n Lxir, de Achour Amazith. Suivant le programme de la journée d'hier, la petite salle de la Maison de la culture a abrité une conférence animée par Mme Latifa Lafer, spécialiste du cinéma amazigh et consultante, et par Saïd Chemakh, enseignant à l'université de Tizi Ouzou. La conférence intitulée "La colline oubliée, du roman au cinéma", a porté sur l'œuvre de Mouloud Mammeri. Durant son intervention, Latifa Lafer a expliqué les différentes étapes de la réalisation du film La colline oubliée, par le regretté Abderrahmane Bougermouh où nous constatons un élan militant de Bougermouh qui a, au détriment de certains aspects techniques, voulu démontrer au monde l'existence d'une société amazighe organisée. "Bougermouh a montré un ensemble de représentations sociales placées comme des tableaux, sans le flux narratif qui va nous placer dans le roman de Mammeri", a-t-elle dit tout en regrettant qu'une autre œuvre cinématographique de Bougermouh, Comme une âme, produite en 1965 ait tout simplement disparu. "Nous n'avons aucune trace de cette belle œuvre. Elle a été détruite !", a-t-elle encore déploré. Soulignons encore que l'ouverture du festival a été donnée, avant-hier soir, par le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi qui avait annoncé "plusieurs mesures d'aides au cinéma amazigh dont la 16e édition du Festival du film amazigh qui intervient dans un moment particulier où tamazight est devenu langue nationale". Et de réaffirmer "la disponibilité du ministère de la Culture à aider les jeunes porteurs de projets dans le domaine du cinéma amazigh". Et le ministre annonce également l'apport de son département à la réalisation prochaine d'un film sur le poète Si Mohand Ou Mhand, du réalisateur Ali Mouzaoui. K. Tighilt