Les manifestations auxquelles fait référence la ministre se sont d'ailleurs poursuivies hier dans nombre de wilayas du pays où les élèves ont organisé des sit-in de solidarité avec leurs enseignants révoqués. La sortie des élèves des lycées dans la rue, dans plusieurs wilayas, pour réclamer le retour des enseignants révoqués, inquiète au plus haut point les autorités, comme en témoigne la déclaration de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui a annoncé, hier, avoir demandé officiellement une enquête des services de sécurité pour déterminer l'identité des "parties" qui tireraient les ficelles dans ce conflit en cours. "Je crois que la ligne rouge a été franchie. Certaines parties ont incité les élèves à sortir dans la rue pour réclamer la réhabilitation de leurs enseignants qui ont été radiés en application d'une instruction ministérielle et conformément à la loi pour les faire sortir dans la rue, et il est de notre devoir de les protéger, car ce sont des mineurs. Nous avons entendu aussi que des parties ont incité à cela", a révélé la ministre. Lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite au Centre national d'enseignement à distance, Nouria Benghabrit a été tranchante. "Aujourd'hui, j'ai demandé, officiellement, une enquête des services de sécurité. Nous ne pouvons laisser cette situation sans demander des renseignements pour connaître l'identité de ceux qui sont derrière cette situation", a-t-elle insisté. Les manifestations auxquelles fait référence la ministre se sont d'ailleurs poursuivies hier dans nombre de wilayas du pays où les élèves ont organisé des sit-in de solidarité avec leurs enseignants révoqués. Cela a lieu au moment où le processus de radiation des enseignants grévistes se poursuit, selon les déclarations des responsables du ministère de l'Education nationale, qui ont, en outre, fait état de demandes quotidiennes de réintégration des enseignants qui, en retour, sont soumis à un engagement à ne plus engager de protestations. Selon les chiffres rendus publics par le ministère de tutelle, les procédures de radiation engagées contre les grévistes ont touchés 3 816 enseignants, au moment où près de 6 000 autres auraient décidé de mettre fin à leur grève. Cependant, Mme Benghabrit ne ferme pas la porte à une éventuelle réintégration des enseignants révoqués puisqu'elle a indiqué hier que les enseignants radiés peuvent faire un recours auprès des directions de l'éducation pour leur réintégration, et ce, dans le cadre d'une commission paritaire. Les enseignants radiés peuvent "faire un recours au niveau de la direction de l'éducation dont ils relèvent, étant la partie habilitée à examiner les recours dans le cadre d'une commission paritaire". Le retour des enseignants à leur poste est "souhaitable", a-t-elle dit. C'est dans ce contexte que le Cnapeste devait trancher, hier en fin d'après-midi, lors d'une réunion de son conseil national, la question de la poursuite ou non de son mouvement de protestation. Dans ce sillage, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, s'est réunie, dimanche au siège de son département, avec des partenaires sociaux signataires de la charte d'éthique et de stabilité, à la demande de ces derniers, annonce un communiqué du ministère. La rencontre a porté sur "les derniers développements survenus dans le secteur de l'éducation nationale, sur fond de grève illimitée et de ses répercussions sur la scolarité des élèves", a indiqué la même source, précisant que les représentants des syndicats et associations ont proposé de "mener une action commune au profit des élèves consistant à les sensibiliser à rester au sein de leurs établissements éducatifs et à les exhorter à ne pas adhérer à des actions qui ne servent pas leurs intérêts pédagogiques". A. R. [email protected]