Belkacem Ben Belkacem, ancien secrétaire national à l'organique au sein du Front des forces socialistes (FFS), ne veut pas rester de marbre devant la crise qui secoue son ancienne formation. Même s'il est élu député indépendant, il a tenu à réagir à cette crise qui mine les rangs des militants du vieux parti de l'opposition. Dans une déclaration rendue publique, M. Ben Belkacem estime que la démission d'Ali Laskri de son poste de membre et coordinateur de l'instance présidentielle du parti "est, en termes de timing, une erreur stratégique et politique". Il a indiqué que "le départ volontaire, en ce moment précis, du troisième membre de l'instance présidentielle, en l'occurrence son coordinateur (...) vise, uniquement, à plonger le parti dans une impasse organique à des fins de convocation d'un congrès extraordinaire alors que les délais statutaires pour la tenue d'un congrès ordinaire sont déjà dépassés". "Quel esprit de la loi a-t-on attribué à l'article 48 ! À moins qu'on veuille entrer dans les annales politiques. La finalité est, incontestablement, d'accaparer l'instance organisatrice du 6e congrès pour un contrôle total et sans partage de l'appareil, une option annonciatrice d'une nouvelle forme de purge légale et démocratique faisant de nouvelles victimes parmi les énergies militantes, sans recourir, cette fois-ci, aux instances judiciaires", accuse, par ailleurs, l'ancien responsable. M. Ben Belkacem estime qu'un congrès extraordinaire du parti n'est pas le mieux indiqué pour résorber la colère au sein du parti, car, en l'absence d'un débat de fond, cette rencontre, a-t-il dit, "consacrera, statutairement, la division et conduira inévitablement au sort auquel nous a habitués la scène politique dans le pays". "Un congrès extraordinaire anticiperait sur l'échec du congrès ordinaire et le viderait de sa substance politique, celle qui nourrit l'espoir de toutes les personnes, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des structures, de voir rassemblée la famille du FFS autour de ses idéaux afin de poursuivre dignement et fidèlement l'œuvre de feu Aït Ahmed", estimera-t-il encore, soulignant qu'un congrès ordinaire, qui est, au fait, le premier rendez-vous politique important post-Aït Ahmed, "doit revêtir un cachet particulier". Il explique que "les dirigeants, l'ensemble des militants et sympathisants doivent être à la hauteur des défis auxquels doit faire face le parti, d'autant plus que son rôle dans la conjoncture actuelle du pays ne doit pas être des moindres". Pour lui, "la balle est désormais dans le camp du conseil national qui, dans une mission hautement politique et historique d'arbitrage, doit trancher avec un grand esprit de responsabilité en faveur de la mise en place d'une commission consensuelle ou paritaire chargée de la préparation du prochain congrès". Mohamed Mouloudj