Cette commune voit au fil des jours son territoire se rétrécir à la faveur de la multiplication des carrières d'agrégats. Quinze mille âmes subissent un tort qui n'a pas d'égal. Entre les eaux usées émanant des communes limitrophes de M'Chedellah et Raffour qui se déversent à ciel ouvert et en amont d'Oued Sahel et les effets incommensurables d'une pollution incontrôlée, générée par les cinq carrières d'agrégats dans la commune d'Ath Mansour, à l'extrême est de la wilaya de Bouira, la population subit un tort qui n'a pas d'égal. Les risques sont énormes et les maladies engendrées par un tel préjudice causé à l'environnement ne peuvent que se traduire par un massacre certain. En effet, les eaux usées déversées aux abords de l'Oued Sahel sont recyclées dans le canal d'irrigation qui alimente l'immense plaine maraîchère de Taghzout. Pour parer à cette désastreuse situation ou, du moins, à limiter les dégâts, la population locale a décidé, il y a quelques mois, de tirer la sonnette d'alarme et de se prendre en charge par le biais d'une association dénommée Adapel ayant pour principale mission de défendre l'environnement, la nature et d'améliorer le cadre de vie de quelque quinze mille âmes vivant dans ce territoire aux frontières de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les membres bénévoles de la dite association (née voilà une année) se sont donné beaucoup de mal pour sensibiliser les autorités locales et la wilaya. De nombreuses correspondances ont été ainsi adressées à qui de droit dans l'ultime espoir de voir cesser les désagréments que subissent chaque jour et depuis de longs mois les citoyens de la région d'Ath Mansour. Cette commune voit au fil des jours son territoire se rétrécir à la faveur de la multiplication des carrières d'agrégats et de pierres. Les forêts avoisinantes ne sont pas mieux loties car elles sont devenues un pôle d'attraction et une source de convoitise pour les faux investisseurs et les indus agriculteurs qui excellent dans le défrichement des lieux. Ainsi, le problème de déforestation entamé en grande pompe par les ennemis de la nature a été soulevé auprès des services des forêts de la wilaya de Bouira. “Mais les responsables n'ont rien voulu savoir pour agir en conséquence”, dira l'un des membres actifs de l'association Adapel qui s'est présenté à notre bureau. Il ajoutera qu'il a vainement suggéré au responsable des forêts de doter les zones boisées en postes avancés de surveillance afin de dissuader les abatteurs d'arbres et mettre ainsi un terme au phénomène de déboisement qui prend de l'ampleur. R. S.