"Oui on peut ! Mais, il faudra aller vers une industrie fiable et crédible. Les constructeurs feront part des caractéristiques d'une industrie très exigeante", a affirmé M. Yousfi. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a mis au défi, hier, les sous-traitants et les équipementiers nationaux de se conformer pour convaincre leurs homologues étrangers à nouer des partenariats fiables et durables dans le cadre de la règle 49/51%. Lors d'une conférence de presse organisée, en marge des premières journées techniques de la sous-traitance véhicules (JTSV-Algeria), M. Yousfi a indiqué que "tous les équipementiers mondiaux qui vont s'installer dans l'écosystème automobile algérien seront soumis à la règle 49/51%. Mais, le problème n'est pas là. Encore une fois, nos sous-traitants devront s'adapter, se mettre à jour et développer des produits de qualité, conformes aux normes de sécurité, certifiés et homologués". Affirmant que l'Algérie recèle tous les moyens et le potentiel pour aller vers une industrie fiable et crédible qui participe activement à la diversification de l'économie, le ministre a indiqué que "les constructeurs feront part des caractéristiques d'une industrie très exigeante. Oui, on peut, mais pas au point de dire que nous sommes prêts sur tous les fronts. Le jour où on pourra fournir 2 000 pièces/jour aux constructeurs et le jour où nous développerons des millions de composants et de références et d'assurer un encadrement de haut niveau, ce jour-là, on pourra dire que nos sous-traitants locaux auront relevé le défi". En ce sens, le ministre a également affirmé que "les équipementiers mondiaux sont très sévères, que ce soit dans les négociations ou encore en matière de normes de qualité perçues sur le produit à fabriquer localement. Annonçant un cahier des charges régissant l'activité de la pièce de rechange et des équipements, M. Yousfi a révélé que les sous-traitants locaux, au même titre que les étrangers qui s'installeront en Algérie, bénéficieront de mesures d'accompagnement, comme l'exonération des taxes douanières et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)". "Ce texte de loi sera incessamment promulgué (probablement cette semaine, ndlr). Il indiquera les démarches de l'Etat et son accompagnement, mais il exigera des fabricants des engagements fermes. L'Etat exigera, entre autres, un retour sur investissement effectif pour les besoins du marché local et un volume, qui sera défini, pour l'exportation", a expliqué M. Yousfi. Abordant les tarifs pratiqués, jugés onéreux par les Algériens, sur le véhicule Made in bladi (MIB), le ministre a révélé que son département a demandé à tous les constructeurs établis en Algérie d'envoyer systématiquement les modèles, par finitions, et leurs tarifs, c'est-à-dire les prix sortis d'usine. "Nous allons sévir, car, effectivement, tout le monde aura constaté les prix abusifs pratiqués sur le marché." Par ailleurs, le ministre est revenu sur la fameuse liste "5+5 Auto" et qui devait être élargie. "Il n'y a pas de liste", a tranché sèchement M. Yousfi, élaguant complètement la question. En revanche, on a appris dans les coulisses qu'une liste d'une dizaine de marques sera bientôt validée, à commencer par trois marques qui avaient exposé leurs produits lors de ces journées et qui étaient invitées dans les panels d'intervention, à savoir Nissan Algérie, Toyota Algérie et Suzuki. Du reste, cette rencontre a constitué une aubaine salvatrice pour les 500 professionnels présents, à commencer par les sous-traitants nationaux qui attendent la signature, ce matin, de plusieurs conventions de partenariat avec des équipementiers mondiaux. FARID BELGACEM