Résumé : Anissa passera la nuit la plus cauchemardesque de son existence. Elle ne pourra fermer l'œil, et dès les premières lueurs de l'aube, elle sortira sur le balcon. Mourad la rejoindra et la sommera de rejoindre sa mère dans la cuisine. Il se remet à lui tordre le bras, puis la tire vers lui. -Ma foi, tu es bien têtue. Je vais devoir déployer d'autres méthodes avec toi pour me faire obéir. Anissa se dégage. -Pourquoi ?, s'écrie t-elle. Pourquoi n'essayerons-nous pas de trouver plutôt un terrain d'entente ? Pourquoi es-tu ainsi, Mourad ? Un être insensible et sans cœur, et... Elle ne terminera pas sa phrase. Une gifle venait de la propulser vers l'autre bout de la chambre, et elle se retint de justesse à la commode pour ne pas perdre l'équilibre tout en portant une main à sa joue enflammée. -Tu oses lever la main sur moi ? Il hausse les épaules. -Dans quelques jours, tu t'y habitueras. Il prend une serviette et se dirige vers la porte. -Ma mère se fait vieille. Tu devrais la seconder dans tous les travaux ménagers et je ne vais pas le répéter. Gare à toi si elle se plaint de quoi que ce soit de ta part. Il sortit, la laissant sans voix et plus déprimée que jamais. Elle jette un coup d'œil à son reflet dans le miroir surplombant la commode et remarque la longue trace rouge sur sa joue et les profonds cernes sous ses yeux. Déjà, elle ne ressemblait plus à la fille qu'elle était la veille.Elle endosse une robe de chambre sur sa chemise de nuit, et comme son mari avait laissé la porte ouverte, elle n'eut pas à trop chercher pour trouver la cuisine qui se trouvait au bout du couloir. Une odeur de café et de pain l'accueillit. Zahia, sa belle-mère, était devant le four. Elle relève la tête et ébauche un sourire. -Déjà levée, ma fille ? -Oui, bonjour Yemma Zahia. -Bonjour. Tu prendras bien un café au lait avec moi, n'est-ce pas ? -Oui. Je vais t'aider à dresser la table pour le petit-déjeuner. -Non. Assieds-toi, il est encore trop tôt. Ton beau-père dort, et Mourad est en train de prendre une douche. Profitons de ce répit pour faire un brin de causette. Elle dépose une cafetière fumante sur la table, ainsi que deux tasses et un sucrier, puis se penche et retire quelques tranches de pain grillé du four. -Voilà. C'est prêt. Nous allons nous faire de belles tartines beurrées. Anissa aurait voulu ouvrir le frigidaire et prendre quelques glaçons pour soulager sa joue qui la brûlait. Sa belle-mère avait sûrement remarqué les traces des doigts de son fils pour le visage de sa bru, sans pour autant faire de commentaires. Elle verse le café chaud dans les tasses et se met à beurrer quelques tranches de pain qu'elle dépose dans une assiette. -Allez, mange, ma fille. Hier tu n'as pas dîné, tu dois avoir bien faim ce matin. Mais Anissa avait la gorge trop serrée pour avaler quoi que ce soit. Cependant, devant le regard inquisiteur de sa belle-mère, elle se met à siroter son café, puis mordit dans le pain beurré qu'elle se met à mâcher machinalement. -J'espère que tu n'es pas trop dépaysée, Anissa. -Si, je me sens encore étrangère dans cette maison. (À SUIVRE) Y. H.