En cette Journée internationale de la femme, la délégation de l'Union européenne et les ambassades des pays membres de l'UE en Algérie rappellent l'engagement commun pour la mise en œuvre du Plan d'action de l'UE pour l'égalité hommes-femmes et l'autonomisation des femmes à l'horizon 2020. Adopté en septembre 2015, le Plan d'action vise à assurer que l'ensemble des politiques extérieures et de coopération de l'Union européenne et de ses Etats membres contribuent à transformer favorablement la vie des femmes et des jeunes filles. Le plan s'articule autour de trois objectifs clefs : l'intégrité physique et psychologique ; l'accès aux ressources pour l'épanouissement personnel et professionnel ; la participation aux instances décisionnelles. Ces objectifs sont fort pertinents pour nos relations avec l'Algérie, notamment à travers nos priorités communes de partenariat – un document stratégique endossé conjointement en mars 2017 – qui rappellent l'intention de l'UE de soutenir les femmes en tant qu'acteurs dans la société et dans l'économie. Cet engagement relève d'ailleurs d'un défi partagé : dans l'UE, souvent les femmes font face à des inégalités persistantes, en dépit des efforts déployés, depuis longtemps, vers plus d'égalité et malgré les dispositifs législatifs qui bannissent toute forme de discrimination fondée sur le sexe et de politiques incitatives dans plusieurs domaines. En octobre 2017, l'Institut européen pour l'égalité femmes-hommes (European Institute for Gender Equality – EIGE) signalait que l'UE "avance à pas d'escargot" : sur une échelle entre 1 et 100 mesurant différentes dimensions de l'égalité femmes-hommes, l'UE, dans son ensemble, totalise 66,2 points, soit un progrès de seulement 4 points par rapport à il y a 10 ans – avec des décalages parfois conséquents entre pays. Beaucoup reste donc à faire, et l'UE cherche, d'un côté, à mieux cibler ses propres instruments : par exemple, le programme phare de l'UE pour la recherche, "Horizon 2020", adopte désormais une approche plus intégrée quand il s'agit des travaux de recherche et d'innovation qui vise à combler l'écart entre les hommes et les femmes et contribuer à améliorer la qualité scientifique et la pertinence sociale des connaissances, de la technologie, et/ou l'innovation produites grâce à la contribution des fonds européens. D'un autre côté, il reste primordial de favoriser les échanges d'expériences entre les pays membres de l'UE qui, chacun évolue selon ses propres politiques internes et spécificités socioculturelles. L'Algérie enregistre des avancées législatives importantes, telles l'introduction d'un système de quotas aux assemblées élues (2012) et la pénalisation des violences faites aux femmes (2015). Toutefois, certaines inégalités persistent : selon le rapport des Nations unies sur le développement humain, la participation des femmes au marché du travail est de seulement 16,8% par rapport à 70,4% pour les hommes, bien que 34,1% des femmes adultes aient commencé au moins un niveau d'éducation secondaire (contre 35,7% des hommes). L'Office national des statistiques relève que le pourcentage de femmes sur la population active totale aurait atteint 20,4% en 2016 (contre 5,2% en 1971) ; bien que la progression soit prometteuse, ces données témoignent d'une économie qui risque de gaspiller un énorme potentiel de croissance et de diversification en laissant de côté les connaissances, talents, innovation, créativité et professionnalisme porté par les femmes algériennes. Autant de raisons pour l'Union européenne et ses pays membres de joindre les forces avec les partenaires algériens – institutionnels, associatifs et du milieu des affaires – pour avancer ensemble, dans un esprit collaboratif et d'échange, pour ensemble renforcer la place et la participation des femmes dans nos sociétés. S. E. M. John O'Rourke, Ambassadeur chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie S. E. Mme Marie-Claire Swärd Capra Ambassadeur de Suède en Algérie/ "EU Senior Gender Champion"