Parmi les résultats attendus, une augmentation des parts de marché pour les compagnies maritimes nationales. L'Algérie veut diminuer la facture de l'importation. Pour cela, le gouvernement met en place non seulement des mesures pour promouvoir la production nationale sur le marché local, mais aussi à l'export. C'est ce qui a été répété, hier encore, à Oran, par le représentant du ministre des Transports à l'occasion de l'inauguration du 6e Salon international de l'industrie agroalimentaire (Siag-2018). "Notre stratégie en matière de renforcement de l'assistance maritime et logistique devrait donner des résultats à l'horizon 2030", a affirmé Abdelghani Zaâlane dans une lettre lue en son nom par le directeur des transports de la wilaya d'Oran, Mokhtar Rezzoug. Parmi les résultats attendus, une augmentation des parts de marché pour les compagnies maritimes nationales. "Le gouvernement a donné son accord pour l'acquisition de 26 navires, dont 10 d'un gros tonnage ont déjà été acquis par les deux filiales de la Cnan", a ajouté le ministre en précisant que ces acquisitions visent à assurer le transport de 30% de nos échanges extérieurs à l'horizon 2030 et, logiquement, à réduire le coût de la logistique qui constitue, en Algérie, 35% des coûts des produits finis alors qu'il est de 15% dans les pays développés. Le ministre a également rappelé que des efforts sont également déployés en termes d'investissements dans des infrastructures portuaires pour une meilleure prise en charge des exportations. L'un des exemples donnés est celui de l'extension du terminal des conteneurs d'Oran qui, dès son achèvement à fin 2018, permettra de traiter plus d'un million de conteneurs annuellement. Plus globalement, on indiquera qu'en 2017, l'activité portuaire et maritime a enregistré le mouvement de plus de 120 millions de tonnes de marchandises, 46 millions à l'import et 75 millions à l'export. Un opérateur en arômes a déploré qu'en l'état actuel des choses, la facture du transport maritime et logistique du transport de marchandises s'établit à 6 milliards d'euros. "Il y a 6 milliards d'euros qui nous échappent chaque année (...). À l'époque de la Cnan, nous payions 150 millions de fret maritime (...)", a-t-il dit en estimant qu'une partie de la facture revient aux compagnies algériennes et en demandant aux opérateurs de consommer algérien, "y compris en termes de transport maritime". Une centaine de professionnels de l'ensemble des filières de l'agroalimentaire, algériens et étrangers, prennent part au Siag-2018 qui se tiendra jusqu'au 10 mars. Parmi eux, la conserverie Haal dont les produits à base de thon sont très appréciés des consommateurs algériens et qui exporte, depuis quelques années, au Canada et en Arabie saoudite. "Nous souffrons, tout de même, du manque de matière première, ce qui nous pénalise vis-à-vis de nos clients", déplore son représentant en affirmant que les 20 à 30 tonnes produites par jour ne suffisent pas à satisfaire la demande. Le français SMA (Société de matériel alimentaire) regrette les lourdeurs administratives qui interdisent l'aboutissement de projets avec des PME algériennes. "Des commandes émanant d'entreprises algériennes attendent depuis quatre ans la lettre de crédit", regrette le représentant de la société française qui affirme que les procédures sont beaucoup plus souples chez le voisin marocain. S. Ould Ali