Résumé : Mourad n'hésite pas à gifler sa jeune épouse. Anissa refuse encore d'admettre que sa vie venait de basculer. Elle rejoint sa belle-mère dans la cuisine. Cette dernière lui proposera un petit-déjeuner. La jeune femme se sentit étrangère dans la maison. Zahia lui tapote la main. -Tu vas vite t'habituer à ta nouvelle demeure et à notre petit train de vie. Comme tu le constates, nous vivons modestement. Mes filles sont chez elles toutes les deux, et ma vieille mère partage notre vie depuis quelques années. Elle porte la main à sa tête avant de poursuivre. -Je ne te cache pas que c'est une corvée pour mes vieux jours. Lorsqu'elle était encore solide sur ses jambes et avait tout ses sens, elle vivait chez mon frère et s'occupait de son foyer et de sa famille. Mais depuis qu'elle n'a plus sa santé, ma belle-sœur, que Dieu la châtie, n'a pas trouvé mieux que de la déposer au seuil de ma porte avec son fauteuil roulant et toutes ses affaires. Elle soupire. -Que veux-tu ? Après tout, c'est ma mère, et je ne pouvais pas la laisser dehors. Cela fait déjà plus de cinq années qu'elle est parmi nous. Parfois elle perd la tête et raconte n'importe quoi, mais le plus souvent, on peut dire qu'elle est encore assez lucide. Elle termine de boire son café et se lève. -Je vais réchauffer un peu d'eau pour faire sa toilette, et ensuite je reviendrai dans la cuisine pour préparer le déjeuner. Anissa allait répliquer, lorsque ses yeux rencontrèrent la silhouette de son mari qui venait de les rejoindre. Ce dernier tire une chaise et lance : -Je vais être en retard à mon boulot. Mère, veux-tu me servir un café ? Anissa s'apprête à se lever, mais il la retient. -Pas toi, j'ai dis ma mère. Anissa se rassoit. -Elle est occupée. -Je sais. Mais tu pourras la remplacer auprès de sa vieille mère. N'est-ce pas maman que tu seras soulagée d'avoir quelqu'un qui va s'occuper de grand-mère Nafissa ? -Oui, mais pas Anissa. Elle est encore novice en la matière. -Novice ? Que pourra-t-elle faire d'autre que donner à manger à une vieille femme impotente ou à faire sa toilette. Anissa sentit la nausée lui soulever le cœur. -Et puis, continuait Mourad, maintenant qu'elle est parmi nous, elle ferait mieux de s'adapter au rythme de la maison. N'est-ce pas, Anissa ? La jeune femme se mord les lèvres pour ne pas hurler. Elle aurait voulu quitter cette maison au plus vite et rentrer chez ses parents. -Voyons, mon fils, lance Zahia, ma belle-fille est encore une nouvelle mariée, je ne vais pas déjà l'encombrer avec une telle corvée. Elle sourit à la jeune femme. -Verse le café à ton mari, puis prends le temps de déballer tes affaires dans ta chambre. Je vais donner son petit-déjeuner à ma mère. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me le demander. Anissa s'exécute. Mourad prend la tasse quelle lui tend et se met à siroter son café, puis allume une cigarette et lance : -Mère. Anissa ne devrait pas quitter la maison sans mon autorisation. -Mais, mon fils, elle travaille et doit rejoindre son bureau tous les matins. -Non. Elle ne travaillera plus. (À SUIVRE) Y. H.