RESUME : Karim se serait défoulé sur Madjid si Salim et Djamila ne l'en avaient pas empêché. Furieux, il part. Salim et Nadia décident de rester. Ils font plus ample connaissance avec Madjid. Nadia profite d'un moment où elles sont seules pour tenter de la ramener à la raison. Nadia est suspendue aux lèvres de sa mère. Celle-ci a pris tout son temps avant de lui répondre. - Mes actes sont mûrement réfléchis et je n'exagère pas en affirmant que c'est l'amour qui guide mes pas, lui dit-elle simplement. Le bonheur est de nouveau entré dans ma vie. Je n'y croyais plus. Et, je n'ai pas envie de le mettre à la porte. Mais Nadia ne renonce pas. Elle aborde le point crucial. Leur différence d'âge pourrait poser problème. Sa mère n'est plus toute jeune et comment ne pas se soucier de l'avenir ? Dans dix ans, quand elle se retrouvera diminuée physiquement, Madjid se détournera d'elle ? Comment peut-elle s'imaginer qu'il finira sa vie, à ses côtés ? - Maman, tu sais que plus on prend de l'âge, plus on est fragile. Il y a le risque des maladies. Est-ce qu'il continuera à t'aimer si tu avais une maladie chronique ? - Je n'en sais rien. Mais, pour l'instant, il m'aime. Il a tout quitté pour moi. Je ne le lui avais pas demandé, mais c'est une preuve d'amour. Je ne peux pas attendre plus de lui. Nadia, cette fois, abandonne. Elle ne tentera plus de la faire changer d'avis, sur sa relation avec Madjid. - Tu vas attendre que je me marie ou vous fêtez le vôtre avant ? - Dès qu'il aura trouvé un appartement. Et c'est chose faite, une semaine après la visite surprise de ses enfants. Salim et Nadia étaient retournés à leurs occupations mais avaient promis de revenir dans quelques jours. Ils avaient aussi l'intention de parler à Karim. Djamila espère qu'il va revenir à de meilleurs sentiments et acceptera son union avec Madjid. Celui-ci ne se fait pas d'illusions. Le fait d'être en bon terme avec Salim et Nadia le pousse à aller de l'avant et à ne pas perdre de temps. Il tient à vivre ailleurs que dans la demeure familiale. Aussitôt l'appartement meublé, il prend l'initiative de préparer leur mariage. Djamila n'est pas d'accord. Elle ne veut pas d'une grande fête. - Je veux que ce soit discret, dit elle. - Tu ne veux pas que notre mariage soit connu. Qu'est-ce qui te gêne ? - Rien. Mais, pour vivre heureux, on devra se protéger des mauvaises langues. Et puis, pourquoi donner une fête puisque nos familles respectives seront absentes ? dit-elle. Un dîner suffira. Sauf si tu arrives à convaincre ta famille de venir. - Et s'ils refusent toujours ? - On apprendra à vivre sans eux, répond Djamila. J'inviterai mes enfants, ma sœur et quelques amis. - Bien, ce sera comme tu veux. Madjid ira voir sa famille, espérant que ces quelques semaines d'absence leur auront permis de réaliser à quel point il tient à Djamila. Il avait cru leur manquer et il est bien déçu de constater qu'ils ne voulaient toujours pas entendre parler de mariage avec Djamila. Madjid partira en claquant la porte. Il rentrera chez lui où Djamila a déjà apporté ses affaires. Elle remarque sa déception et lui rappelle que toutes leurs connaissances risquent d'avoir la même réaction. - Est-ce que tu veux vraiment te retrouver seul ? l'interroge-t-elle. Parce que c'est ce qui risque d'arriver quand les autres sauront. - Tant que je serais avec toi, je serais le plus heureux des hommes, lui affirme-t-il. Mais, toi, est-ce que tu supporteras le jugement des gens, des amis ? Djamila ignore comment elle vivra la chose mais elle sait qu'elle le saura très prochainement. Lors du dîner donné pour marquer leur mariage. (À suivre) A. K. [email protected]