à l'approche de la présidentielle de 2019, l'opposition tente de resserrer ses rangs en vue de faire barrage aux manœuvres des partisans d'un cinquième mandat pour Bouteflika et, par ricochet, d'aller vers la transition politique tant souhaitée. C'est en tout cas ce qui ressort des discours tenus, hier, par les nombreux invités à la cérémonie du 7e anniversaire de Jil Jadid, organisée dans la salle du cinéma Algeria à Alger-Centre. Un regroupement des acteurs de l'opposition, composé aussi bien de représentants de partis politiques, notamment le RCD, le MSP et Talaie El-Houriat, que de personnalités sans chapelle, dont l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, l'avocat et militant des droits de l'Homme, Mustapha Bouchachi, l'ancien ministre de la Communication et diplomate, Abdelaziz Rahabi, ou encore Ali Benouari et Rachid Neggaz... Il y avait également des représentants de la société civile et des universitaires, à l'instar du sociologue Nacer Djabi et de la spécialiste du droit constitutionnel, Fatiha Benabou. La rencontre a été particulièrement marquée par le discours inaugural du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. Le discours de ce dernier a, d'ailleurs, été sans ambages. Pour lui, il n'est surtout pas question d'un cinquième mandat pour Bouteflika, une option que défendent ses partisans même avant l'heure. "Aujourd'hui, je le dis clairement : il faut qu'on s'oppose à l'option du cinquième mandat. L'Etat appartient à tous les Algériens et non pas à une personne. En cas de cinquième mandat, je serai le premier des Algériens à sortir, même seul, dans la rue", a averti le président de Jil Jadid arrachant des applaudissements à l'assistance. "S'il est possible de se mettre d'accord pour l'organisation d'une transition, nous, à Jil Jadid, sommes preneurs de tout projet de gens de bonne volonté pour rebâtir la maison Algérie. Nous sommes et serons d'accord avec l'ensemble des acteurs qui veulent travailler pour l'intérêt du pays et jamais pour des intérêts personnels", a-t-il encore souligné. L'option d'un cinquième mandat, précise, à juste titre, la constitutionnaliste Fatiha Benabou, reste pourtant "illégale" sachant que la Constitution date bel et bien de 1996 et non pas de 2016, comme tente de le faire croire la présidence de la République après sa révision. "Le président Bouteflika n'a pas changé de Constitution, il avait procédé à la révision de celle déjà existante, à savoir celle de 1996 qui reste la seule validée par le Conseil constitutionnel. Logiquement, il ne peut, donc, pas briguer un cinquième mandat", a-t-elle expliqué. Dans leurs interventions respectives, MM. Rahabi et Benbitour n'ont, de leur côté, pas été, tendres avec le pouvoir en place auquel ils imputent la totalité des échecs autant sur les plans économique et social que sur le plan politique. D'où ils accordent également leurs violons avec le reste de l'opposition, ne jurant plus que par la transition démocratique. Farid Abdeladim