Tapis rouge et accueil en fanfare, la délégation de l'Union des associations de football arabe (UAFA) a reçu de la FAF les égards dédiés à des représentants ministériels. La délégation des fonctionnaires de l'UAFA, composée de Talal Hassan Omer Al-Sheïkh, conseiller du président de cette instance, Aldhfayan Mubarak Ali, secrétaire général-adjoint, et de Mohialdeen Abdulfatah Nazer, représentant de Sela Sport, un des sponsors de l'UAFA, a été reçue par le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, et ses deux vice-présidents, Ould Zmirli et Haddad, avant même que les discussions sur les modalités de la participation de l'Algérie à la prochaine Ligue des champions arabe ne soient entamées. Les photos publiées sur le site de la FAF en disent long du reste sur son hospitalité, mais contraste largement avec le ton employé dans la missive envoyée il y a quelques jours à l'UAFA. L'on se rappelle que la FAF avait expédié une lettre de protestation à l'UAFA dans laquelle elle demandait des explications quant au choix de l'ESS et de l'USMA alors que la Fédération algérienne avait accordé ses faveurs officiellement à l'USMBA. La FAF tenait à préciser pour le coup qu'un club algérien ne pouvait pas participer à deux compétitions internationales à la fois pour des raisons de respect du calendrier des compétitions nationales. Bien qu'inaudible, la voix de la FAF a été tout de même portée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, qui s'empressait dans une première réaction à la décision de l'UAFA de regretter "l'attitude non conciliante de l'UAFA" coupable, selon lui, de n'avoir pas "pris la peine de consulter la FAF" avant d'envoyer ses invitations à l'ESS et à l'USMA. Certes, Ould Ali, comme à son accoutumée, a mis, quelques jours plus tard, de l'eau dans son vin, indiquant que l'Algérie n'allait pas "boycotter la Coupe arabe" et qu'elle y "participerait avec les clubs désignés par l'UAFA", surtout après que le jeu diplomatique eut produit son effet, l'on s'attendait cependant à ce que la FAF négocie un compromis pour sauver la face. D'autant plus que l'UAFA lui a tendu, à vrai dire, une véritable perche, en offrant un troisième siège à l'Algérie. Du coup, la proposition de l'USMBA, retenue dans un premier temps par la FAF, avait toutes les chances de se concrétiser. La Fédération serait d'ailleurs sortie de ces discussions avec un pion avancé, après avoir reculé sur le principe de la double participation aux compétitions internationales. Après tout, qui oserait refuser la possibilité d'avoir trois représentants algériens en Coupe arabe, dotée d'une prime mirobolante de 6 millions de dollars ? De quoi faire saliver tous les clubs algériens. Mais au lieu de saisir au vol l'occasion et remettre sur la table le choix de l'USMBA, la FAF sort la carte du MCA ou du CSC, à charge ensuite (un comble) pour l'UAFA de choisir entre ces deux équipes. De là à dire que la FAF a reculé sur toute la ligne, il n'y qu'un pas à franchir ! SAMIR LAMARI