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77e partie
Portrait de famille
Publié dans Liberté le 19 - 03 - 2018

Résumé : Farid se sent plus léger après ses confidences et Mohamed est heureux à la pensée de reprendre bientôt la mer. Le benjamin de la famille est au lycée, mais rêve secrètement de prendre le large comme ses aînés.
Mohamed lui promet de l'emmener sur son bateau aux prochaines vacances :
-Tu vas connaître la mer et ses affres, mais tu seras content de découvrir ces rivages lointains que tu rencontres dans tes lectures.
Le benjamin qui venait d'avoir 16 ans, ne demandait pas mieux que de pouvoir s‘évader. Il se promet de décrocher son bac, et de travailler d'arrache-pied pour atteindre son objectif. Quatre années passent. Farid avait eu une autre fille, et Mohamed s'était marié avec une jeune Européenne. La prédiction de son frère aîné, s'était réalisée. Lui aussi avait succombé au chant des sirènes au moment où il s'y attendait le moins mais cette fois-ci, Yasmina avait été consultée au préalable et avait donné son accord. Que pouvait-elle faire de mieux, si ce n'est contribuer au bonheur de ses enfants ? Elle avait tant rêvé de les revoir auprès d'elle et mariés à des filles de leur pays mais le destin avait tranché pour eux, et elle ne pouvait que s'incliner. L'été précédent, Farid avait ramené sa femme et ses filles. Yasmina avait versé des larmes à la vue de ses petites-filles, mais n'apprécia pas trop Maria. Son cœur de mère saignait pour son fils, qui visiblement s'était fait avoir par cette femme. Cependant, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle avait tenté de rendre agréable le séjour de Farid et de sa famille. Et tout ce monde était reparti à la fin des vacances, en tentant de la convaincre de leur rendre visite à Marseille. Mohamed préparait son mariage et à l'occasion, une cérémonie était prévue chez son frère. Mais malgré son insistance, Yasmina refusera d'y assister. Elle appréhendait de revoir la ville phocéenne après tant d'années. Elle sut à ce moment précis, qu'elle ne pourra plus jamais fouler le sol de Marseille. Cette étape de sa vie s'était arrêtée là où elle avait commencé, c'est-à-dire, sur le quai du port.
1954 – 1962 – LE MAQUIS
Quand la guerre de libération éclate, mon père qui était sous les drapeaux et venait de boucler tout juste sa vingtième année, n'hésita pas à déserter sa caserne pour monter au maquis. Yasmina était dans tous ses états. Mouhoub, le plus jeune de ses enfants affrontait tous les jours que Dieu fait les canons de l'ennemi. À cette perspective, elle perdit le sommeil, l'appétit, et s'alita. Le seul enfant qui était resté auprès d'elle était au maquis, et elle ne savait pas si elle allait le revoir un jour. Elle pleura toutes les larmes de son corps. Mohamed et Farid tentèrent de lui faire entendre raison. En vain. Ce n'était pas qu'elle refusait ce geste de bravoure, mais elle avait peur de l'avenir. La mort lui avait déjà ravi six enfants, et son mari. Elle avait connu les affres du malheur et de la misère. Pourquoi fallait-il encore que cette guerre lui prenne son dernier bébé ? Pour la réconforter, Lounis et Idir, ses deux frères, lui affirmèrent que toute les familles algériennes se targuaient d'avoir un héros dans leurs rangs. Pourquoi pas eux ? Et en guise de héros, la famille paya en fin de compte un lourd tribut. Des neveux, des oncles, des cousins, périrent sous les balles ennemies. Yasmina finira par se rendre à l'évidence. Le pays avait besoin de son fils. On lui avait déjà donné de ses nouvelles. Il était très sollicité par ses supérieurs, et participait à des opérations militaires dont les échos parvenaient aux oreilles de sa famille. Il avait aussi la main experte, et prodiguait des soins aux blessés sous le parrainage de quelques médecins. Si bien qu'il gagna l'admiration de ses compagnons de lutte, qui voyaient en lui l'étincelle d'un avenir victorieux et certain. On fondait déjà sur les jeunes de son âge les plus grands espoirs pour l'avenir du pays.
Et ce fut le cas. Mon père passera sept années au maquis. En janvier 1962 il sera arrêté à une zone frontalière et torturé. Condamné à mort, il ne devra son salut qu'au cessez-le-feu du 19 mars 1962.
Il sera libéré en juillet de la même année, et le cœur léger, il rejoindra Yasmina et les siens. Farid et Mohamed rentrèrent avec leurs familles, pour fêter l'avènement de l'indépendance, et le retour de l'enfant prodigue. Leur mère était aux anges. Elle aussi avait officieusement participé à cette guerre. Durant de longues années, elle avait bravé tous les dangers, pour retrouver son fils dans les tréfonds de tous les maquis du pays. Grâce à la contribution de mes deux oncles, et de ses parents, elle avait à chacun de ses passages chez les frères combattants, ravitaillé les compagnons de son fils, en nourriture, vêtements, couvertures, et médicaments. Parlant la langue de Molière sans défaut, elle se faisait souvent passer pour une Européenne à chaque barrage. Combien de fois son cœur avait-il palpité à la vue des fils de fer barbelés qu'on dressait sur des passages surveillés ? Combien de fois l'avait-on interrogée sur sa destination ? Mais grâce à Dieu, elle a toujours su s'en tirer. Et c'est enfin l'indépendance, et le bonheur de revoir ce fils qu'elle n'attendait plus !
(À SUIVRE) Y. H.


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