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Portrait de famille
La nouvelle de Yasmine Hanane
Publié dans Liberté le 21 - 06 - 2010

Résumé : Malek, l'aîné de Yasmina, voulait travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa mère s'élève contre cette proposition et lui intime l'ordre de penser plutôt à ses études. Par contre, Farid rêvait toujours de devenir marin…
69eme partie
Elle l'attire vers elle et se met à lui caresser les cheveux.
- Je te comprends parfaitement mon fils. Un jour, tu seras marin. Un grand marin même et je serai très fière de toi. Mais pour le moment, pense d'abord à tes études. Quand tu auras décroché tes diplômes, je te promets de respecter ton choix. Mais comme tu es encore très jeune, peut-être que d'ici quelques années, tu changeras d'avis.
- Non ! Jamais maman, l'interrompe Farid, j'aimerais devenir marin. J'aime la mer, j'aime ses mystères et j'aimerais les découvrir.
- Chut ! mon chéri, tu feras ce qui te plaira. Mais une fois tes études terminées. Compris ?
Le temps ferme de Yasmina n'invitait pas à l'insistance. Farid baisse la tête et acquiesce.
Il savait que sa mère avait raison et il savait aussi au fond de lui-même qu'un jour, il deviendra marin, comme il l'avait toujours souhaité.
1934 – 1944 : LA LUTTE
Yasmina se rétablissait. Elle avait repris assez de forces pour affronter la vie. Razika venait souvent lui proposer son aide et tentait de lui faire accepter la proposition de Mohamed qui voulait s'occuper lui-même de ses petits-enfants. Mais Yasmina refusait toujours.
Mouhoub lui avait décerné cette mission. C'est à elle désormais que revenait la tâche d'élever ses enfants. Elle ne voulait compter ni sur ses parents ni sur ses frères. Sa sœur aînée Zahra, qui avait aussi perdu son mari très tôt, avait tenté de l'en dissuader. En vain. Yasmina lui rétorque qu'elle avait déjà tout prévu pour subvenir aux besoins de sa famille.
Zahra, qui avait marié ses trois garçons et vivait avec le plus jeune depuis le décès de son mari, avoue à Yasmina qu'elle-même n'aurait rien pu faire sans l'aide de ses parents, alors même que ses enfants étaient déjà adultes au décès de leur père. Mais rien n'y fait. Yasmina était décidée. Elle avait repris quelques travaux de dentelle et de crochet et pensait à entamer d'autres travaux manuels qu'elle ira proposer à certaines de ses connaissances dans le quartier. Mieux encore, quelques maîtresses d'école qu'elle avait connu dans le temps sont venues lui faire des commandes. Cela ne s'annonçait pas de tout repos, mais que faire de mieux en ces temps de vaches maigres et à une époque où les femmes ne devraient même pas franchir le seuil de leur maison sans se faire accompagner par un homme.
C'est ainsi que des années durant, Yasmina subviendra aux besoins de sa famille.
Dix ans passent. La Guerre mondiale n'avait épargné personne. Des hommes ont été enrôlés de force dans les rangs de l'armée et avaient constitué une chair à canon sur des camps de bataille très éloignés.
Yasmina avait tremblé à l'idée qu'on allait enrôler ses deux aînés. Mais on avait épargné ces derniers étant donné qu'ils s'étaient constitués comme soutien de famille. Malek, qui aspirait à devenir ingénieur en électricité, travaillait chez un particulier tout en prenant des cours du soir dans une école spécialisée. Il payait lui-même ses études et aidait sa mère de son mieux.
Farid, dont l'orientation n'était plus à deviner, naviguait dans la marine marchande. Il sillonnait ces contrées lointaines dont il avait rêvait et envoyait de très belles cartes postales à sa mère et à ses frères. Grâce à la contribution financière de ses deux aînés, Yasmina ne sentait plus la lourdeur de la charge familiale sur ses deux épaules. Elle s'occupait désormais de ses deux derniers sans trop de peine.
Mohamed avait douze ans et le benjamin dix ans. Yasmina leur racontait souvent sa vie avec ce père qu'ils n'avaient pas connu et les incitait à faire de bonnes études, afin qu'ils réussissent dans leur vie tout comme lui. Elle leur parla de cet appartement à Marseille où elle avait vécu si heureuse et où étaient nés leurs frères aînés. Elle pleurait à l'évocation de ses enfants morts et de Mouhoub, qu'elle n'avait jamais pu oublier.
Mohamed était très sensible. Il tentait de consoler sa mère, en lui promettant de l'accompagner à Marseille dès qu'il sera assez grand. Ils iront ensemble visiter cette ville et revoir cet appartement dont Yasmina avait toujours la clef.
Le benjamin des enfants avait, tout comme ses parents, hérités d'une indescriptible passion pour les études et la lecture. Il passait de long moment à lire et demandait à sa mère de lui expliquer les mots qu'il ne pouvait encore comprendre.
Yasmina repensait souvent à la belle bibliothèque de son mari, dans laquelle cet enfant aurait pu puiser un inestimable savoir. Mais la vie avait décidé pour eux. Malek obtint enfin son diplôme d'ingénieur en électricité, à la grande fierté de sa mère. Elle le serra contre elle et ne cessa de caresser ce bout de papier prometteur, qui lui ouvrait les grandes portes de l'avenir. Elle remercia Dieu de lui avoir permis de vivre assez longtemps pour atteindre ce grand jour dans sa vie et repensa à son défunt mari, qui aurait été fier de son fils aîné. Elle versa des larmes de joies pour la première fois depuis son deuil.
(À suivre)
Y. H.


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