Tout comme la pédiculose, l'apparition de la gale est synonyme de détérioration des conditions de vie des citoyens. Ces dernières semaines, la wilaya de Bouira, notamment au niveau des zones reculées, connaît une recrudescence de maladies que l'on croyait éradiquées à tout jamais grâce à l'évolution du cadre de vie et de l'amélioration des conditions d'hygiène. Ainsi, des épidémies hautement contagieuses de pédiculose et de gale sévissent encore et font des dizaines de victimes, notamment chez les enfants. En effet, et à en croire les chiffres de la Direction de la santé publique (DSP) locale, pas moins de 2 000 cas de pédiculose ont été recensés à travers la wilaya, plus précisément dans les régions montagneuses de Lakhdaria, Bouderbala et El-Mokrani. Plus stupéfiant encore, une vingtaine de cas de gale ont été diagnostiqués à travers les régions sud de la wilaya, comme Aïn Bessem, Sour El-Ghozlane et Taguedit. Ces maladies, que l'on croyait révolues, sont souvent dues au manque d'hygiène corporelle et, surtout, à l'insalubrité de l'environnent dans lequel vivent les sujets contaminés. Comme chacun le sait, la pédiculose ou infestation par des poux est très contagieuse, et les enfants, en particulier, sont très souvent touchés. Les spécialistes estiment que cette infestation prolifère dans un milieu de misère et de manque d'hygiène. La preuve de sa progression dans nos écoles est la quasi-majorité des officines de la ville qui proposent actuellement des traitements contre les poux, notamment des shampoings et des lotions anti-poux. Un pharmacien de la commune de Lakhdaria, interrogé, affirme que des lotions, qui coûtent entre 200 et 1 200 DA, ont été rapidement écoulées ces derniers mois à cause de la progression de la pédiculose. Selon les médecins, le traitement de la pédiculose est nécessaire, voire vital, pour préserver la santé des enfants et de leurs parents. Plus grave encore, la gale, une infection extrêmement contagieuse elle aussi, a touché ces dernières semaines plusieurs régions de la wilaya, faisant plusieurs dizaines de victimes, même si la DSP déclare officiellement une vingtaine de cas. Tout comme la pédiculose, l'apparition de la gale est synonyme de détérioration des conditions de vie des citoyens. Les médecins sont formels, la gale a pour principaux vecteurs l'insalubrité, la promiscuité et la misère sous toutes ses formes. Dans le but d'endiguer, un tant soit peu, la propagation de ces maladies de la misère, notamment chez les enfants, les services de prévention de la DSP ont mis en place des mesures spéciales, à savoir des séances d'éducation sanitaire dans les établissements scolaires, ainsi que le traitement des élèves au cas par cas. Il a été, également, procédé à la distribution de médicaments à titre gratuit. Si le manque d'hygiène est à l'origine de l'épidémie, le facteur misère y est pour beaucoup. RAMDANE BOURAHLA