Synonyme pour la société de misère et de manque d'hygiène, une épidémie de pédiculose (contamination par les poux) envahit, depuis le début de la rentrée des classes, les établissements scolaires, notamment les écoles primaires. Cette épidémie, considérée comme tabou par la quasi-totalité des parents, fait des ravages parmi les enfants scolarisés. Du coup, les poux qui colonisent les têtes des bambins donnent bien du souci aux enseignants parce que, parfois, ce sont les enseignantes qui, ayant repéré un enfant qui se gratte fréquemment la tête, se chargent de vérifier. Bien que la pédiculose (infestation des poux) soit une affection bénigne et fréquente partout dans le monde, notamment en milieu scolaire, il n'en demeure pas moins qu'elle représente un problème de santé publique. Les fortes démangeaisons provoquées par la petite bête et qui peuvent être désagréables, sont suffisantes pour déconcentrer l'enfant en classe et perturber sa scolarité. L'épidémie commence à inquiéter les habitants, notamment dans les localités d'Oran Est, car ils ignorent l'origine de ces parasites et il n'est pas écarté qu'elle se propage dans la région. En effet, plusieurs cas ont été signalés par des enseignants et des parents, qui ont également observé ce phénomène chez leurs enfants dans ces localités notamment à Haï El Yasmine, Haï Essabah, Sidi El Bachir. Des pharmaciens ont indiqué avoir délivré des produits anti-poux dans le courant de ce mois. Ces épidémies d'un autre âge qui font un retour en milieu scolaire sont aussi dues en grande partie à la promiscuité, à la surcharge et au manque d'aération en classe essentiellement. Parmi les facteurs qui ont favorisé la progression de cette épidémie est que la quasi-totalité des parents ont honte et refusent d'alerter l'école ou la crèche pour éviter à leurs enfants d'être mis en quarantaine ou pire taxés de pouilleux. Près de 300 cas de contamination ont été recensés cette année dans les écoles par les services de la médecine scolaire à Oran. La collaboration des parents est essentielle pour la prévention et le contrôle des poux de tête. La pédiculose est extrêmement contagieuse et les enfants, en particulier dans la tranche d'âge de 4 à 10 ans, sont très souvent confrontés aux poux de la tête. Il ne faut donc pas prendre le problème à la légère : un traitement est absolument nécessaire, d'autant plus qu'avoir des poux est souvent difficile à vivre pour un enfant. Il risque de se sentir marginalisé, montré du doigt. Autre menace pour la santé, les poux sont un vecteur de transmission de maladies dangereuses et en particulier le typhus et les fièvres boutonneuses. Le typhus exanthématique, ou typhus européen à poux, encore dit typhus historique, est transmis à l'homme par la piqûre ou les déjections du pou, animal vecteur, à partir d'un homme porteur de la rickettsie. La collaboration des parents est essentielle pour la prévention et le contrôle des poux de tête. Il serait judicieux que les services concernés procèdent à des campagnes de sensibilisation en milieu scolaire afin de mettre un terme à la propagation de cette épidémie qui peut toucher tous les élèves dans les différents établissements primaires. Ce n'est pas tout, un traitement est absolument nécessaire.