La tendance des marchés est à l'optimisme. En effet, les cours du pétrole restent à la hausse. Vendredi, les prix du baril de Brent de la mer du Nord sur le marché new-yorkais a atteint la barre des 70 dollars. Précisément, cette variété de brut était cotée vendredi dernier au plus haut à 70,552 dollars, en croissance de plus de 2% à la clôture du marché. La progression hebdomadaire des prix pour le Brent sur ce marché, 6,5%, n'avait jamais été atteinte depuis huit mois. En un an, les cours du Brent ont augmenté de près de 40%. Cette hausse des prix du pétrole a été soutenue par deux facteurs principaux. Primo, la baisse inattendue des stocks américains a influé sur les cours. Les stocks de brut américain ont baissé de 2,6 millions de barils alors que les économistes attendaient plutôt une hausse de même ampleur. Secundo facteur s'avère être, outre le respect par l'Opep et les pays non-Opep de l'accord de réduction de la production de pétrole, la volonté de l'Arabie saoudite de poursuivre l'effort de réduction de la production avec les pays Opep et non-Opep en 2019. La nomination de Jean Bolton en tant que conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, un faucon, fait craindre des tensions géopolitiques autour de l'Iran sur la question du nucléaire iranien. Mais la question est de savoir si cette tendance de prix à la hausse va se poursuivre au courant de l'année 2018 ? Différents facteurs sont favorables. On s'attend à ce que l'effort de réduction de la production Opep-non-Opep se poursuive jusqu'à fin 2018. La réunion du comité de suivi de l'accord de réduction de production se tiendra le 20 avril à Djeddah. En juin, les pays Opep et non-Opep se réuniront pour décider de la prolongation de l'accord jusqu'à fin 2018, voire jusqu'en 2019. L'Arabie saoudite est déterminée à poursuivre sa coordination avec la Russie et les autres pays Opep et non-Opep pour maintenir cet effort et parvenir à l'équilibre du marché en 2018. Plusieurs analystes soutiennent que le marché est près de se stabiliser. Et que la croissance des pays de l'OCDE sera au rendez-vous pour booster la demande pétrolière. Ces bonnes nouvelles laissent espérer que les difficultés financières de pays dépendant des prix pétrole comme l'Algérie vont s'atténuer. Les exportations d'hydrocarbures se sont situées à 32 milliards de dollars en 2017. Selon la loi de finances 2018, ces recettes atteindraient 33,6 milliards sur la base d'un baril à 50 dollars. Ce qui veut dire qu'elles pourraient atteindre au moins 35 milliards de dollars en 2018 si les prix se stabilisaient en moyenne à plus de 60 dollars. Ce qui va sans doute réduire le déficit de la balance commerciale. Mais le problème de l'Algérie est beaucoup plus budgétaire. Où trouver les 2 000 milliards de dinars de déficit en 2018 ? L'augmentation des recettes fiscales pétrolières va réduire ces besoins de financement, et donc le recours systématique à la planche à billets qui n'est pas une solution adéquate à la crise financière qui affecte le pays. À l'inverse, dans le scénario pessimiste où l'augmentation de la production américaine de pétrole de schiste venait à contrarier les choses et pousser les prix à la baisse, il est sûr que les difficultés financières du pays vont s'exacerber. Ce qui veut dire que cette période favorable devra être mise à profit pour dégager et mettre en œuvre les véritables solutions au manque de ressources financières qui affectent le pays. K. Remouche