Dans sa dernière contribution — novembre 2017 —, le Collectif Nabni a proposé un plan d'action comportant 10 propositions à lancer en urgence pour amortir le choc contre l'iceberg. Ce plan appelle à DEMARRER les réformes de fond dès 2018, en visant les problèmes structurels de notre économie. Dans cette douzième et dernière contribution, nous présentons la proposition de Nabni concernant la création de ASG - Algerian School of Government. Alors qu'une grande réforme de l'administration publique est à entreprendre au plus vite, il faut déterminer avec qui et par qui cette administration se réformera. En complément des formations classiques proposées par l'Ecole nationale d'administration, il nous faut étendre l'offre de formation aux politiques publiques et étendre et diversifier le vivier des architectes des politiques publiques de demain et des maîtres d'œuvre de leur implémentation. Une école de gouvernance de rang mondial, Algerian School of Government : Face au constat de la faiblesse des capacités de notre administration, Nabni propose la création pour la rentrée 2019 d'une nouvelle école de gouvernance. Cette nouvelle école, centrée sur la conception et la mise en œuvre et l'évaluation des politiques publiques, se spécialiserait dans la formation des actuels et futurs hauts dirigeants de la Fonction publique à travers : - la mise à niveau de hauts fonctionnaires expérimentés pour les aider à appréhender les nouveaux outils, enjeux, la mécanique et l'impact des réformes que l'Algérie doit mener ; - la formation de nouveaux talents à l'intérieur ou à l'extérieur de l'administration afin de les faire accéder à des postes de responsabilité dans l'administration. Ces formations de type Executive Master en Administration Publique ou en mode formations continues courtes ou calendrier aménagé à la carte sur des thèmes choisis permettront de mettre à niveau et de créer une nouvelle génération de directeurs de ministères et d'agences étatiques. Il s'agira pour ces participants d'apprendre à réformer, à appréhender la complexité d'une transformation publique, manager dans l'incertitude, conduire des programmes de transformation, planifier, mettre en œuvre, évaluer dans une logique d'amélioration continue, acquérir une culture de l'impact... Les walis avant ou après leur nomination devront suivre un cursus de type Executive en formation continue qui leur permettra de s'initier aux dernières techniques de planification et gestion territoriale. À terme, chaque haut fonctionnaire devra avoir reçu une formation à ASG et aura un crédit de cours à y suivre. Le corps professoral sera composé de professeurs d'université, de praticiens de l'administration algérienne qui viendront relater leurs expériences de conduite de changement mais aussi de professeurs étrangers de renommée mondiale enseignant dans les écoles partenaires par exemple. Les voyages d'études dans des pays émergents ayant mené des réformes exemplaires seront l'un des piliers de la formation. Cette école pourra avoir un effet d'entraînement sur la montée en capacité des administrations publiques et de leurs modes de recrutement et de fonctionnement, appuyée par une approche stratégique de la gestion des ressources humaines de la haute Fonction publique. Filière d'excellence centrée sur les politiques publiques et leur mise en œuvre avec une forte composante en management, elle formera les décideurs de demain avec un curriculum qui pourra inclure les spécialités suivantes en sus de la formation générale : Négociations d'accords commerciaux internationaux et diplomatie économique, compétences qui font cruellement défaut à notre administration et qui nous laissent encore en dehors de l'OMC et des blocs commerciaux africains en cours de négociation. Les attachés économiques et commerciaux des ambassades algériennes devront être formés pour promouvoir les exportations algériennes mais aussi la destination Algérie. Administration d'entreprises publiques, afin de faire face au déficit de compétence dans les conseils d'administration des grandes entreprises publiques. Dans un scénario où l'Etat se recentrerait sur un nombre réduit mais hautement stratégique d'entreprises publiques, il lui faudra les superviser et les engager dans des visions stratégiques pertinentes. Mutations technologiques et avenir des politiques de développement, car les bouleversements technologiques sont à l'œuvre dans beaucoup de décisions sectorielles (agriculture, industrie, services, administration...). Les aspects environnementaux seront enseignés et pris en compte de façon transversale dans toutes les disciplines si l'on veut que nos futurs concepteurs de politiques publiques préservent notre environnement. Progressivement, seront développés des spécialisations en politiques publiques et management des services de santé et management des services éducatifs, urbanisme et aménagement du territoire. Rapidement, l'ASG pourra former des cadres de pays voisins et africains afin de renouer et renforcer les liens de notre administration avec celles des pays africains. Le collectif Nabni