Le 1er Festival national dédié à la bande dessinée (BD) ouvrira ses portes à Bouira, ce lundi, à la maison de la culture Ali-Zaâmoum. Sa première édition a été placée sous le thème du "Dialogue en bulle" et rendra hommage à l'un des piliers de la bande dessinée, qui n'est autre qu'Ahmed Haroun, le papa du tonitruant Mqideche. Pour l'occasion, un riche programme a été tracé par les services de la direction locale de la culture, où des tables rondes, conférences-débats et autres ateliers dédiés au 9e art seront organisés. Ainsi, pas moins de neuf maisons d'édition, spécialisées dans la BD, prendront part à cet événement culturel de premier ordre, juste après le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda). Parmi elles, on citera Z-Link, Association Numidia édition d'Oran, Edition One Pins et Edition Assirem. Tout au long des deux jours de cette manifestation culturelle, les intervenants auront à débattre sur le rôle de la BD dans la société algérienne et surtout comment redonner ses lettres de noblesse à un art qui a bercé plusieurs générations à travers des bulles et des onomatopées. La première journée de ce festival sera consacrée au célèbre bédéiste et caricaturiste Ahmed Haroun. Il est considéré comme le doyen des dessinateurs de presse de l'Algérie indépendante. Les Ali Dilem, Le Hic et Vit'amine le considèrent comme leur première idole. Durant la même journée, l'universitaire Nacer Eddine Ghozali donnera une conférence autour de l'expression faciale et corporelle chez les personnages de BD. Comment des personnages figés peuvent transmettre autant d'émotions et transporter le lecteur dans leur univers, simplement avec froncement de sourcils ou un rictus ? Tout un mystère ! Le lendemain, ça sera le tour du professeur Mohiédine Nabil d'animer une conférence-débat des plus enrichissantes et instructives, car elle portera sur la traduction des BD en tamazight. Astérix, Blek le Roc ou encore Tintin s'exprimant dans la langue de Mouloud Mammeri, ça vaut certainement le détour. Par la suite, une rencontre avec de Cosplay algériens sera organisée. Dernière sous ce "mot-valise" cos pour costume et play de l'anglais jouer, on retrouve des passionnés de BD, notamment les mangas, qui se déguisent pour ressembler à leurs personnages fétiches. Croiser Son Goku, Light Yagami ou encore Nicky Larson, dans les rues de Bouira, il faut dire que cela n'arrive pas tous les jours. Pour le dernier jour de cet événement, cela sera le tour de l'écrivain-journaliste Ali Douidi de disséquer et analyser l'engouement des jeunes pour la BD. Le conférencier tentera d'expliquer comment le petit Gaulois à la casquette ailée ou bien un jeune lycéen en possession d'un sombre carnet de la mort ou encore un jeune reporter en compagnie d'un capitaine porté sur les liqueurs, ont su entraîner des jeunes et moins jeunes dans leurs aventures trépidantes. Et pour clôturer en beauté, les organisateurs ont convié le professeur Lazhari Labter à animer une conférence sur le thème de l'histoire et l'évolution de la BD en Algérie. RAMDANE BOURAHLA