L'Algérie est en train de rattraper très vite son retard en matière d'offre technologique, souligne une étude réseau euroméditerranéen des Agences de promotion des investissements (Anima). L'Algérie n'a attiré que 13% des projets d'investissement à contenu technologique à destination des pays Meda. L'étude d'Anima a comptabilisé 18 projets, sur un total de la région Meda estimé à 137, loin derrière le Maroc (29 projets), et devant la Tunisie (10 projets). Comptabilisé depuis la mise en place de l'observatoire de l'investissement en Méditerranée par Anima (du 1er janvier 2003 au 1er mars 2005), les IDE à contenu technologique représentent 14% des projets d'IDE vers Meda soit 137 projets sur 957. Deux fois plus en proportion que vers les nouveaux pays membres de l'UE souligne le document. C'est ce qui ressort d'un document élaboré par le réseau euroméditerranéen des Agences de promotion des investissements (Anima) sur “l'innovation, pôle technologique et attraction de l'investissement” publié le mois passé. L'étude d'Anima, s'appuyant sur un rapport Med Best, citant des sources algériennes, souligne qu'il “n'existe pas à proprement parler de politique nationale de la recherche en Algérie”. Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ainsi que certains ministères (Industrie, Agriculture, Santé, Habitat, environnement, Energie et Education) mènent, relève l'étude, des opérations limitées dans le cadre de la loi quinquennale d'orientation et de programme sur la recherche scientifique et le développement technologique. Les priorités de cette loi, nous dit-on, sont l'agriculture, les ressources en eau, l'environnement, la valorisation des matières premières, la construction, l'industrie, les technologies avancées et la santé. Les structures en place, souligne le document, “sont assez bureaucratiques”. Pis, selon le rapport Med Best “il n' y a pas véritablement de place pour les associations de chercheurs ou d'ingénieurs”. Pour autant, l'étude signale, qu'un projet intitulé “mise en réseau entre l'université, les centres de recherche, les grandes entreprises et les Pme”, est en cours de finalisation. La création d'un fonds national pour le financement de la recherche est envisagée, souligne-t-on. Dans le domaine de financement de l'innovation, l'étude affirme que le marché des capitaux à risque commence à se développer au Maroc, en Tunisie et à un degré moindre en Egypte, au Liban et en Jordanie. “Il est quasiment embryonnaire en Algérie”, note le document au même titre qu'en Syrie et en Palestine. Le faible développement du marché des capitaux n'est pas lié au manque de ressources financières, mais à l'absence de systèmes de garantie pour les petites et moyennes entreprises et les TPE, en particulier technologiques. Le rapport Med Best souligne que les banques commerciales ne sont pas en mesure de répondre aux besoins des PME pour les financements longs et les financements du haut du bilan fonds propres. Ceci, explique-t-on, est lié à l'absence de banque d'affaires et de société à capital risque. “Une seule société de capital risque existe en Algérie, la Finalep, qui est limitée par une insuffisance de fonds propres”, lit-on dans le document. Les autorités, note l'étude, “ont conscience de la nécessité de promouvoir la création de sociétés à capital risque avec mixage de fonds budgétaire et bancaire au profit des petites et moyennes entreprises”. L'étude d'Anima fait référence au parc technologique de Sidi Abdallah. L'objectif, écrit-on, est de créer un district d'innovation, avec des hôtels d'entreprises, d'affaires, un centre de recherche, un complexe télécom, notamment pour les centres d'appel, un Cyber poste de type futuriste, un auditorium de 600 places, un hôtel cinq étoiles de près de 200 chambres… le coût est d'environ 100 millions d'euros. L'étude souligne que “l'Algérie est en train de rattraper très vite son retard en matière d'offre technologique”. M. R.