L'inattendue lourde défaite concédée samedi dernier à Sétif n'en finit pas de provoquer des secousses qui fissurent de plus en plus les murs de la bâtisse mouloudéenne. Cette défaite, la seconde de suite avec 4 buts encaissés après l'humiliation du 5-Juillet lors du précédent déplacement, a déjà causé beaucoup de tort à bon nombre d'éléments du onze oranais. En tête de liste des joueurs critiqués à l'issue de cette gifle reçue sur le tartan du 8-Mai 1945 figure le gardien Aberraouf Natèche, coupable aux yeux du public mouloudéen d'avoir précipité la chute de toute une équipe par ses fautes de placements et de main à répétition, comme il l'avait déjà fait face au MCA dès la 3e minute de jeu ! Viennent ensuite les attaquants Chibane et Tiaïba, dont la maladresse devant la cage de Zeghba a fait la risée des supporters oranais. Mais celui qui a le plus été ciblé par les critiques de la galerie mouloudéenne demeure incontestablement l'entraîneur Moez Bououkaz qui, pour rappel, a échappé à un limogeage punitif de la part de sa direction, comme rapporté hier avec force détails dans ces mêmes colonnes. Dos au mur, le patron technique des Rouge et Blanc s'est même vu obligé d'expliquer ses choix à des supporters qui l'ont interpellé, mardi, en marge de la reprise des entraînements au stade Ahmed-Zabana. Dans son argumentaire, Moez Bououkaz a lâché des termes lourds de sens comme "clans" pour illustrer ce que vit le vestiaire oranais et tenter d'expliquer pourquoi l'équipe ne marche pas fort en ce moment. L'entraîneur mouloudéen a également évoqué nommément des éléments qui ratent leurs matches, laissant planer le doute sur une éventuelle mauvaise hygiène de vie qui n'est, en fait, que secret de polichinelle dans l'entourage proche du club. Dénotés, les propos de Bououkaz trahissent une certaine mal-vie au sein du vestiaire du MCO, symbolisée par une mésentente chronique entre quelques éléments et leur driver. "Une situation tendue créée par l'entraîneur lui-même", estime à ce sujet le défenseur Adel Lakhdari, qui s'entraîne depuis des semaines avec les U21 du club après avoir été écarté du groupe professionnel par l'entraîneur en marge du match de coupe perdu face au MOB en raison d'un retard au petit-déjeuner. Dans des déclarations à paraître aujourd'hui, sous la plume de notre confrère Brahim Lellou sur les colonnes du quotidien spécialisé régional Al-Balagh Erriadhi, Lakhdari tire à boulets rouges sur Moez Bououkaz, l'accusant, entre autres, "d'indiscipline et de favoritisme". "Il affirme vouloir instaurer la discipline alors que lui-même arrive à l'entraînement en retard d'une demi-heure. Combien de fois n'avions-nous pas commencé la séance de travail sous la coupe de Mecheri Bachir en attendant son arrivée ? De plus, il favorise certains éléments qui ne s'entraînent pas régulièrement au détriment d'autres plus sérieux. Cette situation, c'est Bououkaz qui l'a créée !", assène sèchement Lakhdari. Rachid BELARBI