Les travailleurs activant pour le compte de la Sarl sino-algérienne Dauphine d'or, implantée dans la zone d'activité de Bechloul (est de Bouira), spécialisée dans la production de matériaux et d'équipements du bâtiment, sont entrés, hier, en grève illimitée, afin de réclamer l'amélioration de leurs conditions de travail. Parmi leurs revendications, on citera la réévaluation de leurs salaires, l'affectation de leur prime de rendement collective (PRC), la mise à leur disposition d'équipements de sécurité... Au-delà de ces doléances, nous avons appris auprès des autorités communales de Bechloul que cette entreprise activerait dans "la plus parfaite illégalité". C'est, du moins, ce qu'affirment le premier adjoint au P/APC et l'inspecteur principal du bureau d'hygiène et de salubrité publique et de l'environnement (BHSPE) de la commune de Bechloul. "Cette entreprise bafoue la réglementation. D'ailleurs, elle a été destinataire de trois mises en demeure par nos services, ainsi que par ceux de la commission de wilaya chargée de l'environnement", attestera l'inspecteur principal du BHSPE. Pour ce dernier, possédant un dossier à charge contre cette entreprise qui non seulement n'aurait pas de permis d'exploitation, mais aussi se serait rendue coupable, toujours d'après notre interlocuteur, de déversement de déchets toxiques dans l'oued Tighzert. Pis encore, selon la même source, elle aurait entamé la construction d'une fonderie d'aluminium, sans l'aval des autorités concernées. "Lors de nos sorties d'inspection, nous avons noté plusieurs irrégularités que nous avons transmises aux services de l'environnement et à ceux de la wilaya. Mais sans grand résultat", déplore notre vis-à-vis. Cet inspecteur s'empressera de sortir de ses archives trois PV de mise en demeure : la première date déjà du 26 juillet 2017 et la dernière remonte au 26 février dernier. Le premier adjoint au maire de Bechloul enchaînera en affirmant : "Les responsables de l'usine procèdent à l'incinération de déchets toxiques à l'air libre et stockent des produits chimiques sans le moindre contrôle." Interrogés quant aux mesures prises à l'encontre de cette usine, nos interlocuteurs diront d'un air dépité : "Cela nous dépasse ! Comme c'est un établissement classé, il incombe au wali de le fermer ou non." RAMDANE BOURAHLA