Où vont les déchets toxiques rejetés par les hôpitaux, les cliniques privées, les laboratoires biologiques et les pharmacies ? Question importante que se pose l'Association pour la sauvegarde et la protection de l'environnement dans la wilaya de Tlemcen (Aspewit). En l'absence d'incinérateurs, ces établissements ont recours à des brûleurs «souvent dépassés et qui ne font que polluer l'atmosphère. Les riverains de ces structures en pâtissent et n'arrêtent pas de se plaindre», s'inquiète Morsli Bouayed, le président de l'Association. Selon notre interlocuteur, «les brûleurs dégagent de la dioxine fortement toxique et cela va à l'encontre de toutes les lois sur l'environnement». Selon nos informations, il existe deux incinérateurs dans l'ouest du pays, à Oran et Aïn Témouchent, mais ils sont saturés. Des citoyens de Bel Horizon et de Bel Air, résidant à proximité du CHU, se plaignent de la fumée étouffante dégagée par le brûleur par intermittence : «Nous avons beau attirer l'attention des responsables locaux et de l'hôpital, mais en vain». C'est le cas des habitants limitrophes de quelques cliniques privées de la wilaya. L'Aspewit envisage de porter plainte. «Nous nous basons sur la loi pour inciter les responsables à se conformer à la réglementation», menace M.Bouayad. Quant aux déchets ménagers, il semble que la wilaya de Tlemcen a trouvé une solution avec la modernisation du centre d'enfouissement technique (CET) entré en exploitation en 2010. Une structure de 47 hectares qui reçoit entre 250 et 300 tonnes de déchets par jour, des 10 communes de la wilaya. Mais, comme toute industrie est polluante, le CET est souvent au centre de la polémique. Ahmed Zaoui, le directeur général du CET dira: «Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à dire que nous polluons l'environnement. L'incinération est interdite et juridiquement, nous sommes loin des riverains à plus de 100 mètres». Lors de notre visite à ce centre, il n'y avait pas trace de détritus tant les techniciens utilisent du matériel moderne et adéquat pour éradiquer la décharge. Employant 47 personnes dont des ingénieurs, cette entreprise qui enregistre souvent un manque à gagner à cause de ses clients (des APC, notamment) mauvais payeurs, arrive tout de même à honorer ses engagements vis-à-vis de ses travailleurs. Des responsables de la wilaya reconnaissent: «Vu la qualité du travail effectué en matière de protection de l'environnement, cette entreprise a suscité l'intérêt des connaisseurs, à l'instar de la Banque mondiale, qui n'a pas tari d'éloges à son égard en la citant en exemple à l'échelle nationale et maghrébine». Pour le reste, nous dira M. Morsli Bouayad, c'est une question de civisme et du sens de la responsabilité des collectivités locales.