"Son objectif est de raffermir les liens et soutenir à tour de rôle les membres du groupe, qui rendent subséquemment à la communauté l'assistance qui leur a été prêtée", dira Si Mokhtar, un habitant du village de Achabou. Avec la crise économique qui frappe le pays, de nombreux citoyens, surtout issus des villages et communes rurales, n'ont pas eu le choix pour réaliser des projets d'intérêt commun ou d'aide sociale, que de faire appel à une action d'entraide et de coopération traditionnelle sans obligation légale : la touiza. En effet, depuis 2016, les actions de cette forme ne cessent d'accroître. Après la construction des mosquées, les volontaires touchent à tout : écoles, routes, centres de santé, assainissement, AEP, etc. Ils prêtent même assistance à ceux qui en ont besoin. "Qu'il s'agisse d'aider un membre de la communauté à organiser une récolte ou à construire sa maison, l'objectif de la touiza est de raffermir les liens au sein du groupe et de soutenir à tour de rôle les membres du groupe, qui rendent subséquemment à la communauté l'assistance qui leur a été prêtée", dira Si Mokhtar, un habitant du village de Achabou. Aujourd'hui, la touiza est aussi organisée par les citoyens dans diverses initiatives, dans le but de prendre en charge quelques projets d'intérêt général, gelés ou annulés. "Le citoyen est prêt à aider, à donner de son temps, de son argent, mais il veut aussi que les responsables évitent de gaspiller la richesse publique", ajoute-t-il. "Il faut que nos responsables comprennent que l'Algérien à un grand cœur et aime beaucoup son pays", précise-t-il. Dans le même contexte, de nombreux citoyens ont exprimé leur mécontentement de la gestion des biens publics, mais n'hésitent pas à offrir leur aide. "Je suis prêt à offrir mes biens et mon temps de repos pour ce genre d'action, dira Younès, un autre volontaire, mais je ne participe pas au volontariat organisé par les organismes étatiques. Je n'ai pas confiance dans les actions que mènent ces organismes." Pour de nombreux spécialistes, les services de l'Etat ont essayé de remplacer cette tradition, sans pour autant arriver à réaliser ce qui se faisait dans le cadre de la touiza. Chabane B.