Nouveau rebondissement hier dans le bras de fer opposant les Etats-Unis et leurs alliés à la Russie sur l'attaque chimique présumée contre les rebelles syriens à Douma, avec l'annonce par Moscou d'un projet de résolution, concurrent de celui des Etats-Unis, pour exiger "une enquête" impliquant l'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC). Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a indiqué que Moscou souhaiterait que "les experts indépendants de l'OIAC" participent à cette enquête. Pour que "les enquêteurs de l'OIAC remplissent leurs obligations", ils doivent "nécessairement se rendre sur place", a-t-il poursuivi. Il a assuré que les forces russes en Syrie et le régime syrien sont en mesure de garantir la sécurité des inspecteurs de l'OIAC. Cette annonce a été suivie par l'appel du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à une enquête "impartiale" donnant un accès sans entrave aux enquêteurs internationaux. De son côté, le représentant permanent russe à l'ONU, Vassily Nebenzya, a estimé que la présumée attaque chimique dans la ville syrienne de Douma "est fabriquée". Selon l'agence de presse syrienne SANA, qui a rapporté hier l'information, le diplomate russe a affirmé que les Etats-Unis avaient "entraîné des personnes pour désinformer la réalité sur l'usage d'armes chimiques en Syrie". Ceci étant, l'ONU ne dispose plus d'organisme d'enquête dédié aux attaques chimiques en Syrie depuis la disparition fin 2017 du JIM, un groupe ONU-OIAC, dont le mandat n'a pas été renouvelé en raison de plusieurs veto russes. Rappelons que le président américain Donald Trump a fait planer lundi la menace d'une riposte militaire contre le régime syrien après cette attaque qui a fait au moins 40 morts, selon les Casques blancs, des sauveteurs syriens en zone rebelle, et une ONG américaine. Par ailleurs, la Chine s'est dite hier opposée à toute riposte militaire "impulsive" en Syrie. Merzak Tigrine