Ce partenariat entre le complexe Sider d'El-Hadjar et Emarat Dzayer va permettre d'investir plus de 160 milliards de dinars dans de nouvelles productions sidérurgiques sur le site d'El-Hadjar. En concluant un partenariat avec les Emiratis d'Emarat Dzayer, le gouvernement espère avoir trouvé une issue pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouvait le complexe Sider d'El-Hadjar. Dans le cadre de cette relance, l'Etat garde la majorité des parts. Mais, il va devoir de nouveau y injecter de l'argent frais. Un communiqué diffusé sur le site web du Premier ministère explique, avec force détails, de quoi il en retourne. Il y est, en effet, indiqué que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a adopté des décisions pour la relance du complexe sidérurgique Sider d'El-Hadjar. Le CPE a, ainsi, approuvé la réorganisation du site, le rééchelonnement à long terme de sa dette, qui s'élève à plus de 122 milliards de dinars, et le financement de sa modernisation pour 23 milliards de dinars. Il y est également ajouté que l'usine sera dotée de capacités autonomes en alimentation électrique et en eau retraitée. Le communiqué souligne aussi que ce partenariat monté entre le complexe Sider d'El-Hadjar et Emarat Dzayer, selon la règle 51/49%, va permettre d'investir plus de 160 milliards de dinars, près d'un milliard de dollars, dans de nouvelles productions sidérurgiques sur le site d'El-Hadjar. Fondé à Dubaï par Ahmed Hassan Abdul Qaher Al-Sheebani et Ajay Sethi, Emarat Dzayer, sur laquelle très peu d'informations existent, dédie ses activités à l'Algérie. Ahmed Hassan Abdul Qaher Al-Sheebani est également actionnaire de la Société algéro-émiratie de fabrication de tabac (Staem) et de la Société algéro-émiratie de promotion immobilière (Emiral). Rien n'indique cependant que ce partenariat avec les Emiratis va réussir, que le gouvernement ne va pas, de nouveau, retomber dans des approximations provisoires. Et que le site ne sera pas aux prises avec une nouvelle crise. Celui-ci a connu ces dernières années des crises à répétition qui auront révélé au grand jour la vulnérabilité du partenariat conclu avec ArcelorMittal au début des années 2000, une période de vaches maigres dans un pays qui avait mis en place un train de mesures pour séduire les compagnies étrangères et les encourager à venir y investir. Au commencement, c'était l'euphorie, Arcelor avait affiché de grandes ambitions, après avoir racheté 70% du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Mais cela n'aura pas duré longtemps ; Arcelor a vu ses participations dans l'usine baisser à 49% en 2013 après la reprise par l'Etat algérien du contrôle de ce complexe. En 2012, ArcelorMittal Algérie (AMA) a été sauvé d'une cessation de paiement. L'opération de renationalisation du complexe d'El-Hadjar a été alors actée. Et, les deux entreprises comptaient investir un milliard de dollars dans le cadre d'un plan de développement adopté par le CPE pour porter la production du complexe à 2,2 millions de tonnes d'acier par an. Il n'en a rien été. En résumé, le partenariat conclu avec Lakshmi Mittal a été un échec cuisant. Dans ce partenariat, ArcelorMittal a failli à des engagements que lui imposent quelque terme, condition, stipulation ou obligation du contrat qu'il a signé avec un Etat algérien timoré. ArcelorMittal El-Hadjar était tellement embourbé dans les difficultés qu'il était prêt à négocier un accord au rabais, et à s'éloigner du site. Et il l'a fait. Quant à l'Etat, il s'est retrouvé avec le problème tout entier sur les bras. Youcef Salami