Le Cisa (Centre intermédiaire de soins en addiction) de la localité a traité, en 2017, pas moins de 1278 cas, dont 385 cas de sexe féminin, selon les statistiques révélées. Pour le seul 1er trimestre de l'année en cours, la Sûreté de la wilaya de Aïn Témouchent a traité 58 affaires liées à la drogue avec l'implication de 90 personnes, dont 43 individus ont été écroués alors que 5 autres demeurent en fuite avec la saisie de plus de 19 kg de kif traité, de la cocaïne et 479 comprimés psychotropes. En 2017, 1,85 q de résine de cannabis et 5409 psychotropes ont fait l'objet d'une saisie sur les 171 affaires traitées avec l'implication de 297 personnes. De son côté, la gendarmerie a traité au cours du 1er trimestre 2018 pas moins de 26 affaires de drogue et l'arrestation de 34 personnes avec la saisie de plus de 143 kg de kif traité. Ce sont des chiffres qui ont été exposés en marge de la journée d'information et de sensibilisation sous le slogan "La drogue, un fléau social et une destruction de la famille", organisée, mardi, à l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle Ouaddah-Benaouda de Aïn Témouchent sous le haut patronage de Mme la wali. Dans son allocution d'ouverture, Mme Ouinez Labiba a mis en exergue les efforts consentis par l'Etat pour combattre ce fléau qui ronge la société algérienne et qui menace des vies humaines. Pour l'information, selon les statistiques révélées par la chef de l'exécutif, le Cisa (Centre intermédiaire de soins en addiction) de Aïn Témouchent a traité au cours de la seule année 2017 pas moins de 1278 cas, dont 385 cas de sexe féminin, sachant que 192 cas font partie de la tranche d'âge comprise entre 10 à 25 ans. Un chiffre qui donne froid dans le dos, selon les spécialistes en charge du dossier. Dr Agha Maâradj, qui a donné une analyse exhaustive du phénomène, a indiqué à l'ouverture du Cisa en juillet 2013, ce chiffre était limité à 108 cas seulement, avant de connaître une courbe ascendante dans les années 2014 avec 209 cas, dont 2 femmes, et 2015 avec 199 cas de drogués pris en charge. "Un toxicomane n'est pas un malade mental et doit être suivi par un médecin généraliste, car il s'agit d'un problème de comportement vis-à-vis d'une substance. On ne doit pas juger un toxicomane ou le stigmatiser, mais le considérer comme un malade qui a besoin d'un soutien psychologique", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Notre travail consiste à accompagner le toxicomane jusqu'au stade où il sera convaincu pour accepter de faire sa désintoxication dans l'unique centre qui se trouve à Sidi Chahmi (Oran). La lutte contre la drogue ne se limite pas uniquement aux toxicomanes et à leurs familles, mais elle peut être un moyen de financement du terrorisme et même de pression sur les pays", a souligné Dr Agha dans son analyse. À ce titre, la société civile a un grand rôle à jouer dans ce combat aux côtés des services de sécurité. La journée s'est poursuivie avec d'autres intervenants, à l'instar de Benmohra Linda-Latifa, professeure universitaire au CUAT Belhadj-Bouchaïb, qui a abordé le sujet sur le fléau de la drogue dans la société algérienne, et la psychologue spécialiste dans la médecine scolaire Eliamani Chahrazed sur les facteurs de la propagation du phénomène. M. LARADJ