La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a effectué, hier matin, une visite surprise en Irak en se rendant dans la ville kurde d'Erbil (Nord), alors qu'à Baaqouba, au nord-est de Bagdad, 5 Irakiens, dont 4 policiers, ont été tués et 39 autres blessés dans un double attentat suicide. Mme Rice est arrivée dans la ville kurde d'Erbil (Nord) à bord d'un appareil militaire C-17 du Qatar, pour son premier voyage en Irak depuis sa prise de fonction, fin janvier. Cette visite est également la première d'un haut responsable américain, depuis la formation, début mai, du gouvernement irakien, issu des élections du 30 janvier. Mme Rice doit s'entretenir avec le Premier ministre Ibrahim Al-Jaâfari, et d'autres ministres, et tiendra une conférence de presse, selon le porte-parole du gouvernement irakien. “J'attendais depuis quelque temps l'occasion d'effectuer une telle visite”, a confié Mme Rice, 50 ans, à un groupe de trois journalistes qui l'accompagnaient. Samedi, une douzaine de personnes ont été tuées dont 4 dans un nouvel attentat suicide à Bagdad, au lendemain de la reconduction de l'état d'urgence, en vigueur dans le pays depuis novembre. Ces nouvelles violences surviennent alors que le nouveau gouvernement a annoncé, vendredi, que l'état d'urgence en vigueur, depuis le 7 novembre, était prolongé de 30 jours dans le pays, à l'exception des trois provinces kurdes du Nord. Sa prolongation a été annoncée alors que, depuis la prestation de serment du gouvernement d'Ibrahim al-Jaafari, le 3 mai, plus de 400 personnes, civils et militaires irakiens ou soldats américains, ont péri dans la violence qui rend encore plus difficiles les conditions de vie des Irakiens, déjà jugées alarmantes par un rapport de l'ONU. Par ailleurs, des centaines de soldats irakiens, soutenus par l'armée américaine, ont lancé des raids, avant-hier, contre des rebelles dans la région de Moqdadia, à 115 km au nord de Bagdad, arrêtant près de 60 suspects. D'après l'hebdomadaire Sunday Times d'hier, Abou Moussab al-Zarqaoui a été blessé et soigné brièvement dans un hôpital en Irak, la semaine dernière, avant de disparaître avec ses hommes. Le médecin, qui affirme l'avoir soigné, a déclaré à un journaliste irakien dans la ville de Ramadi (Ouest) que Zarqaoui saignait abondamment quand il a été hospitalisé mercredi. Ce n'est pas la première fois que la presse rapporte que Zarqaoui a été blessé.