Suite à l'accord du Conseil européen pour la renégociation de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, le Front Polisario a dénoncé cette décision, qui ne prend pas en compte l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 27 février dernier. Le représentant du Front Polisario à Bruxelles, Abba Malainin, a rappelé que le jugement de la CJUE stipule clairement que "le Maroc n'a aucune autorité (...) pour conclure des accords internationaux applicables au Sahara occidental". Partant de ce constat, il a également souligné que la CJUE a clairement affirmé que "la seule manière de négocier un accord sur le Sahara occidental consiste à obtenir le consentement du peuple sahraoui, par l'intermédiaire de son représentant reconnu par l'ONU, le Front Polisario", tout en précisant que cet accord n'est pas applicable au Sahara occidental et à ses eaux adjacentes. Pour le Front Polisario, "aucune garantie annoncée dans le mandat de négociation ne peut détourner l'attention de l'illégalité fondamentale de cette approche", et que par conséquent "il est clair que ces négociations ne peuvent mener qu'à un autre accord illégal en vertu du droit de l'UE et du droit international". Devant cette situation, le représentant sahraoui à Bruxelles a indiqué que la décision prise par le Conseil de l'UE d'autoriser la renégociation de l'accord de pêche "ne laisse pas d'autre choix au Front Polisario que d'engager de nouvelles procédures judiciaires, au nom du peuple du Sahara occidental, devant les tribunaux de l'UE". Il a mis en garde les entreprises européennes contre "les risques juridiques graves" auxquels elles s'exposeraient si elles décidaient de faire des affaires dans le cadre de ces accords illégaux entre l'UE et le Maroc. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a entamé hier sa série de discussions sur le projet de résolution devant proroger le mandat de la Minurso. Merzak Tigrine