La soirée d'ouverture organisée au palais de la culture Moufdi-Zakaria a été marquée par l'annonce des membres du jury du prix Myriam Makeba, et la distinction de trois créateurs algériens par l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). Le palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger) abrite depuis hier le 3e Salon international de la créativité, dont le pays invité d'honneur de cette édition est le Mali. Organisé par l'Onda (Office national des droits d'auteur et droits voisins), nous avons été invités à l'ouverture officielle de cet évènement dans l'après-midi de mardi. Arrivés sur place, le patio fourmillait de monde entre artistes plasticiens, musiciens, comédiens, producteurs... Dans l'attente de l'inauguration prévue à 17h, nous avons effectué un petit tour dans les salles du palais, dans lesquelles ont été installées pour la circonstance des stands dédiés à la création artistique. Parmi les exposants, on retrouve l'Aarc, le CNCA, les éditions Z-Link, la Cisac, et de nombreuses expositions des différentes régions d'Afrique (une douzaine de pays invités pour ce 3e salon). Il est 20h30, au bout de trois heures trente d'attente, le show peut enfin commencer ! Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, accompagné de son homologue du Mali, N'Diaye Ramatoulaye Diallo, ainsi que Sami Bencheikh El-Hocine, DG de l'Onda, ouvrent le bal. Invité à prendre la parole, N'Diaye Ramatoulaye a indiqué dans son allocution : "Au-delà de la géographie, le Mali et l'Algérie sont liés par les longues histoires d'amitié. Une histoire de destins imbriqués, une histoire partagée dans la coopération entre nos deux pays. C'est dans l'adversité qu'on reconnaît ses amis." Et de renchérir à propos du salon : "Le Mali fait entièrement siens les objectifs du salon de la créativité pour deux raisons fondamentales : pour nous, l'entrepreneuriat culturel et la créativité artistique sont le meilleur antidote à la pensée des fanatiques qui menace l'esprit de survivance et de tolérance." Tout en concluant à ce sujet : "J'espère que ce salon ouvrira de nouvelles opportunités de coopération et de co-développement." Outre les discours des officiels, cette soirée a été marquée par plusieurs intermèdes musicaux. Des artistes de la scène nationale et internationale, à l'instar d'Amel Zen et Samira Brahmia, se sont produits au bonheur des présents. Par ailleurs, comme l'avait signalé M. Bencheikh lors de la conférence de presse donnée le 11 avril, la soirée d'inauguration a été ponctuée entre autres de l'annonce des membres du jury du prix Myriam Makeba, qui récompensera annuellement un créateur africain. Pour l'édition de 2018, le jury est composé du critique et auteur Ahmed Bedjaoui, de l'écrivaine Ahlem Mosteghanemi, de l'écrivain et scénariste Yves Nilly, du cinéaste sud-africain Ramadan Suleman, du chanteur Abdelwahab Doukali et de l'écrivaine Solange Rodriguez. À propos de ce prix, les jurys estiment que c'est un "bel hommage à une grande dame, un symbole pour toutes les femmes créatrices en Afrique". Et cette initiative permet notamment "d'encourager les jeunes créateurs africains à partager l'amour de l'art et de la création dans le continent". Aussi, cette édition a vu la consécration de trois algériens par l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle). Pour la première fois, il a été décerné le prix du créateur de l'année ; celui du meilleur créateur masculin a été attribué à Bay, du groupe Imzad ; celui de la meilleure créatrice a été remis à l'auteure Hadjer Kouidri ; quant au prix du jeune créateur, il a été donné à Sami Hachoud. À noter que ce 3e salon, qui se déroulera jusqu'au 21 avril, sera ponctué de différentes conférences, concerts, ventes-dédicaces et projections. Hana Menasria