Le 08 mai 1945, une date commémorée chaque année qui demeure gravée à jamais dans l'histoire algérienne, correspond aux massacres commis par les forces de l'ordre françaises contre les manifestants nationalistes algériens à Guelma, Sétif, Kherrata... Après la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie, et la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, des défilés sont organisés en Algérie, qui était un département français à l'époque, et ce afin de célébrer cette victoire. Mais vu l'audience et la médiatisation dont a bénéficié cette journée spéciale, les nationalistes algériens avaient une autre idée en tête qui consistait à détourner la célébration à leurs fins : Rappeler leurs revendications patriotiques, exiger la libération de Messali, réclamer une Algérie libre et indépendante. Au moment où le défilé doit être dépourvu de tout caractère politique, pas de revendications, ni slogans anti-français et aucun drapeau ne doit figurer outre le drapeau français, plus de 10 000 personnes envahissent les rues de Sétif dès 8h du matin, chantant l'hymne nationaliste « min djibalina », levant des pancartes « Libérez Messali » et « A bas le colonialisme ». Face à cette situation de résistance et de colère, la police française tire sur les manifestants, transformant le défilé en émeutes, blessant la première victime de ces tragédies : Bouzid Saal, jeune hommes de 26 ans et d'autres. Le mouvement converge à Guelma, Kherrata et d'autres villages de petite Kabylie où les mêmes revendications résonnent partout dans les quartiers produisant des violences contre les européens, entraînant des tueries, viols de femmes, actes barbares et exécutions. Le nombre des victimes algériennes demeure un sujet à débat, le gouvernement algérien l'estime à 45000 morts, tandis que les historiens français l'estiment à 8000. En tant qu'algérien, cette commémoration est d'une importance capitale, afin de transmettre l'histoire aux générations futures et d'appuyer sur la servitude de ces émeutes à l'insurrection victorieuse de 1954. Juba Ait ABDELMALEK Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/CAP (EN Polytechnique)