Démocratie participative à travers laquelle le citoyen occupe le premier rôle, favoriser le changement, mobilisation, engagement suivi, bilan, etc. Voilà des concepts dont se sont beaucoup éloignés les Algériens qui, aujourd'hui, aspirent à se les réapproprier dans leur version actualisée adaptée au contexte politiquo-économique actuel. C'est du moins ce que prône le programme CapDel, pour ce qui est de l'Algérie, qui vise, à travers une approche modèle qui sera développée dans dix communes pilotes à travers le territoire national, à mettre en place les conditions d'une gouvernance communale concertée, attentive aux aspirations des citoyens et basée sur la transparence, la concertation et la participation. Plus facile à dire qu'à faire dans un pays où les citoyens dans certaines communes ne connaissent même l'identité de leur maire et où demander une audience au P/APC est presque chose impossible. Raison pour laquelle, il est en effet plus qu'urgent que l'Algérie revoie sa copie en la matière à plus forte raison que la notion de "démocratie participative" a été consacrée par la dernière Constitution en date (2016). Alors il faut bien lui donner un sens à l'avenir. Hier, lors de la cérémonie remise des attestations au premier pool d'experts algériens (une centaine de personnes) organisé à l'hôtel Mercure, les témoignages des concernés, et ils sont dans leur majorité des intervenants au niveau de l'APC, du ministère de l'Intérieur, de l'ISGP ou encore représentants d'associations, convergeaient vers une seule et même réalité. "Nous n'avions aucune idée sur ces conceptions ni la connaissance pour l'élaboration d'un plan communal (PCD) de manière moderne". C'est dire la difficulté pour pareil programme de trouver sa voie notamment dans un pays basé sur la centralisation et/ou dans lequel toutes les tentatives de certains hauts responsables d'une régionalisation, ne serait-ce qu'à travers des pôles, ont été vouées à l'échec. "Ce n'est pas une raison pour baisser les bras", insiste Sébastien Vauzelle, conseiller technique principal au Pnud pour le projet CapDel qui interrogé, en marge de la rencontre, est revenu sur le programme mettant en exergue "l'élaboration d'un guide méthodologique et des manuels totalement adaptés aux lois algériennes, aux priorités du gouvernement, aux capacités et aux cultures locales". Il s'agit d'un livret qui explique comment élaborer un plan de développement local (PCD) de nouvelle génération et des livrets qui ciblent chaque intervenant (élus, cadres, citoyens) et définissent comment participer à la gestion de la commune. Aussi, les connaissances acquises par la centaine de personnes formées devront non seulement assurer leur pratique quotidienne de gestion mais leur permettront aussi de les inculquer aux autres. Suivra d'ailleurs en juin prochain (après le Ramadhan) un autre cycle de formation pour une cinquantaine de personnes (associations, élus, cadres de l'administration locale et acteurs économiques) qui devront comprendre le nouveau rôle des collectivités locales et comment instaurer la démocratie participative au niveau local pour pouvoir profiter des opportunités du développement local (diversification de l'économie locale). Il y aura ensuite, en septembre prochain, une troisième session de formation pour apprendre à mettre en œuvre le PCD de nouvelle génération de manière concrète. À noter que le programme CapDel mené et financé conjointement par le gouvernement algérien, l'Union européenne et le Pnud, à raison de 10 millions d'euros, prendra fin en 2020. N. Saidoun