Cette action de rue intervient après l'envoi par la Coordination d'une lettre au Premier ministre et trois autres correspondances au président de la République. C'est demain qu'aura lieu, à Béjaïa, la marche populaire à laquelle a appelé la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques. Les organisateurs s'attellent à porter les dernières touches pour assurer le meilleur succès possible à cette manifestation. Les membres de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques vont mettre les bouchées doubles afin de ratisser large et réussir le pari de demain qui consiste à mobiliser des milliers de personnes dans les rues de la ville des Hammadites. C'est dans cette optique qu'ils ont d'ailleurs lancé un appel aux citoyennes et aux citoyens "soucieux du devenir socioéconomique de leur pays" pour venir participer massivement à la "marche de l'espoir" qui aura lieu demain, lundi 14 mai 2018, dans les rues de Béjaïa. Les mots d'ordre de cette démonstration de rue qui s'étalera sur un parcours de pas moins de deux kilomètres, allant du complexe Cevital jusqu'au siège de la wilaya de Béjaïa, sont essentiellement liés aux questions socioéconomiques, notamment le "déblocage de l'usine de trituration de Cevital à Béjaïa et de tous les projets structurants". Les initiateurs de cette manifestation de rue réclament également une "répartition équitable des richesses de l'Algérie" et "l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l'encontre des membres de la coordination". Il faut préciser aussi que les membres de la coordination organisatrice de la marche mettent en avant dans leur déclaration d'autres slogans, tels que "Non à la politique de deux poids, deux mesures !", "Non au chômage ! Oui pour des emplois décents et durables !", "Non au sabotage de Cevital et de l'Algérie qui produit !", "Non à l'instrumentalisation de la justice !"... Notons que cette action de rue intervient après l'envoi par les membres de la même coordination d'une lettre au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avant d'adresser trois autres correspondances au président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, dans lesquelles ils sollicitent leur intervention en vue de débloquer le projet initié par le groupe Cevital à Béjaïa. Face au silence assourdissant des plus hautes autorités du pays, les membres de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques ont décidé de réinvestir la rue pour "exiger le déblocage de tous les projets structurants de la wilaya de Béjaïa, dont l'usine de trituration des graines oléagineuses du groupe Cevital". Rappelons que même la "demande d'intervention urgente" adressée l'année dernière par un groupe de députés à l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, demeure, elle aussi, sans suite. C'est dire la volonté mal cachée du pouvoir en place de s'acharner sur le premier groupe industriel privé en Algérie. Le comble est qu'au moment où le président-directeur général du groupe Cevital, Issad Rebrab, est reçu à bras ouverts par des gouvernements étrangers qui lui déroulent le tapis rouge, ses projets d'investissement sont bloqués dans son propre pays, et ce, alors même que son groupe est le premier exportateur hors hydrocarbures du pays. Tout cela, dans une conjoncture économique et financière difficile face à laquelle les pouvoirs publics ne ratent aucune occasion d'appeler à la diversification de l'économie. Un discours que contredit ce blocage du projet de Cevital à Béjaïa. Dans leur dernière déclaration, les membres de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital n'ont pas hésité à pointer du doigt ceux qu'ils qualifient de "lobbies destructeurs de l'investissement productif" auxquels profite, déplorent-ils, "le silence lourd de sens, dans lequel s'est muré le président de la République". Pour les rédacteurs dudit document, "le silence de nos gouvernants ne fera qu'accentuer le sentiment de ségrégation, de régionalisme et de favoritisme économiques qui prévaut dans plusieurs régions du pays". Afin d'étayer leurs propos, ils soulignent que "les chiffres sur la répartition de la richesse dans notre pays font froid dans le dos. Ils sont une porte grande ouverte au sentiment d'exclusion de la Kabylie et de certaines régions de la collectivité nationale". K. O.