Le parti de Benflis accuse le pouvoir de s'affairer à travestir l'échec en bilan de succès alors que "la crise est globale et sans précédent". Le bureau politique du parti Talaie El-Houriat (L'Avant-garde des libertés) réuni hier, a dénoncé, dans un communiqué, l'indécent culte de la personnalité auquel se livrent le pouvoir politique et sa clientèle qui "squattent" les médias publics, "pour masquer le vide au sommet de l'Etat". Des images qui, selon le parti d'Ali Benflis, renvoient au culte de la personnalité d'un autre temps. Indécent ! Tant cela porte atteinte à l'image du pays et à sa crédibilité. Et de continuer sur la même lancée en accusant le pouvoir de s'affairer à travestir l'échec en bilan de succès alors que "la crise est globale et sans précédent". Toute cette opération s'inscrit, selon le BP du parti, à faire accréditer l'idée de la nécessité de la continuité "en prévision de la prochaine échéance électorale". Et le BP de s'interroger sur la crédibilité d'un bilan établi par ceux-là mêmes qui ont gaspillé des montants astronomiques de la rente pétrolière au lieu de bâtir une économie diversifiée et de libérer le pays de la dépendance des hydrocarbures. Il relève également "une absence de cohérence dans la démarche économique du gouvernement face à la crise" ne trouvant de solution que dans la planche à billets et l'hypothétique retour à la hausse des prix du pétrole. Avec le risque "d'un dérapage incontrôlable de l'inflation". Une situation qui impacte directement le pouvoir d'achat du citoyen qui ne cesse, relève le document, de se détériorer en plus de la faiblesse de la monnaie nationale et de la hausse des prix. Sur le registre des libertés, le BP de Talaie El-Houriat déplore la politique des restrictions à laquelle se livre le pouvoir politique, notamment vis-à-vis des syndicats sous le prétexte de la représentation. Il dénonce ainsi "l'opération d'exclusion d'un grand nombre de syndicats autonomes présents sur le terrain depuis plus d'une décennie qu'il considère comme une atteinte intolérable à l'activité syndicale qui constitue un coup porté aux travailleurs algériens et à leur liberté de s'organiser pour la défense de leurs intérêts socioprofessionnels notamment, dans un contexte de crise économique et sociale où le pouvoir politique fait supporter le coût des ajustements et l'austérité aux groupes les plus vulnérables et aux travailleurs, en général". Et de se solidariser avec les résidents que le pouvoir, soupçonne-t-il, veut sacrifier en les poussant vers l'ultime décision de démission collective. Ce qui s'inscrit dans le même sillage de l'adoption (passage en force) de la loi sanitaire qui "dénote un certain désengagement de l'Etat quant à la prise en charge adéquate des malades". Le BP de Talaie El-Houriat dénonce, par ailleurs, les tentatives du pouvoir d'asphyxier financièrement la presse à travers une gestion clientéliste de la manne publicitaire publique. Idem pour la presse électronique qu'il considère comme "une nouvelle menace". Il a enfin appelé à "la nécessité d'une profonde réforme du système éducatif national pour l'extraire du champ des luttes politiques, partisanes et idéologiques, moderniser l'école, l'ouvrir à la science, aux technologies, au monde du travail, en faire le creuset de la tolérance et du savoir, pour forger le citoyen de demain", suivant les conclusions de la journée d'étude organisée par le parti sur ce thème. Djilali B.