L'Unep est en faveur du partenariat public au sens de délégation de service public et contre les privatisations que cacherait mal le fameux PPP. L'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) a tenu, hier, une réunion ordinaire de son conseil national, à l'hôtel Mazafran. Dans son allocution d'ouverture des travaux de la réunion, le président de l'organisation et P-DG du groupe Cosider, Lakhdar Rekroukh, a souligné les revendications du patronat public, dont la principale se confine dans la réclamation de plus de liberté d'initiative pour les gestionnaires publics. Autrement dit, une autonomie de gestion des entreprises publiques économiques (EPE) consacrée par les réformes de 1988 et le cadre réglementaire en vigueur. Il a, précisément, mis en garde contre la tentation actuelle de mettre sous tutelle ces entreprises. "Aujourd'hui les pratiques qui ont prévalu à l'époque de l'entreprise socialiste semblent faire du chemin avec le retour de manière frontale au concept de ‘ministère chargé de la Supervision' pour laquelle l'appellation de tutelle semble prévaloir. C'est pourquoi l'Unep revendique l'organisation institutionnelle du secteur encadrant les capitaux marchands de l'Etat." "Cette revendication est de nature à clarifier les rapports entre l'Etat actionnaire et l'entité économique publique que la législation et la réglementation en vigueur conçoivent selon des concepts universels qui lui confèrent des statuts privés par une appartenance au secteur concurrentiel à risque", a-t-il ajouté. L'Unep revendique, également, la dépénalisation de l'acte de gestion, accordée par le chef de l'Etat, mais qui n'est pas appliquée. En un mot, elle demande "le parachèvement du processus de dépénalisation ou l'encadrement de l'acte de gestion. Le règlement définitif de la question de la dépénalisation de l'acte de gestion demeure, bien évidemment, la dynamique essentielle visant la libération des énergies et des initiatives", a-t-il précisé. Les revendications de l'Unep ont trait, outre à la libération accrue des initiatives des gestionnaires et à la dépénalisation de l'acte de gestion, à l'épanouissement des cadres et des gestionnaires par notamment une politique de rémunération et de rétribution de l'effort économique indispensable à la valorisation, au maintien de la stabilité de l'encadrement et de la main-d'œuvre qualifiée, à la sérénité dans la gestion des affaires de l'entreprise, à la participation à l'effort de l'Etat dans le financement des infrastructures publiques. Dans ce dernier registre, l'Unep est en faveur du partenariat public au sens de délégation de service public consacré par la réglementation pour le financement des projets d'infrastructures publics. Elle est contre les privatisations des entreprises publiques "emballées" sous le vocable partenariat public privé, a laissé entendre le président de cette organisation patronale. Enfin, le premier responsable de cette union a rejeté les accusations de certains experts selon lesquelles le secteur public est un fardeau pour le Trésor public. "La plupart des entreprises publiques ne sont pas en difficulté financière, voire dégagent des bénéfices." Cette affirmation a été soutenue par Boualem Djebbar, le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), présent à la réunion,et pour qui "la plupart des entreprises publiques économiques sont viables". K. Remouche