Le complexe d'aciérie de la société turque Tosyali, implanté à Bethioua, à l'est d'Oran, fait l'objet d'une attention particulière des pouvoirs publics depuis sa mise en service en 2013, avec la visite systématique de tous les ministres en charge du département de l'Industrie et des Mines. Ce jeudi, c'était au tour de Youcef Yousfi, pour une visite inaugurale de l'extension du complexe en question, ayant déjà atteint une production de 600 000 t/an de fil d'acier. Sur le site s'étendant sur 25 000 m2, le P-DG de Tosyali, Fuat Tosyali, fera une longue présentation des différentes unités auxiliaires du complexe sidérurgique, produisant plusieurs types de produits sidérurgiques. Par les chiffres, ce complexe de Bethioua a atteint une production d'acier liquide de 3,7 millions de tonnes, dont 2,5 millions à partir du minerai et 1,2 million à partir de ferraille. Pour le rond à béton, ce sont 3 millions de tonnes/an qui sortent du complexe ainsi que 500 000 t de tubes destinées aux secteurs pétrolier et hydraulique. Si l'ensemble du complexe fonctionne à 100% de ses capacités, comme souligné par les Turcs, Yousef Yousfi ne manquera pas de faire une remarque sur la persistance de l'importation d'acier pour faire fonctionner l'ensemble des unités auxiliaires. Jusqu'ici, celles-ci se font à partir d'Ukraine et du Venezuela, alors qu'il était attendu de l'Algérie que Tosyali utilise la matière première du site de Gar J'bilet à Tindouf. Des aménagements au port d'Arzew, par la création d'un poste minéralier en 2017, avaient été réalisés dans cette optique entre autres. Le ministre a encore tenu à s'informer sur les opérations d'exportations qui sont l'un des objectifs assignés à ce complexe qui se présente comme l'un des plus importants au monde avec 6,5 millions tonnes/an d'acier, tous produits confondus. Pour les dirigeants turcs, le complexe a pu d'ores et déjà engager des contrats d'exportation vers des pays africains comme le Mali, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, sans donner plus de détails sur la quantité exportée. Par contre, le complexe Tosyali affiche une substitution à l'importation ayant permis d'engranger plus d'un milliard de dollars, avec un chiffre d'affaires de 140 milliards de DA en 2017 et des prévisions de 180 milliards de DA en 2018. Le ministre de l'Industrie et des Mines tiendra à souligner l'importance de ce complexe et de son développement continu. "Ce projet entre dans le cadre du renforcement de l'industrie algérienne en développant des industries et en assurant l'autosuffisance avant l'exportation." Les secteurs qui devraient voir leurs besoins d'aciers et en autres produits ferreux satisfaits sont ceux de l'automobile, l'hydraulique, la tuberie, les travaux publics. S'agissant du complexe d'El-Hadjar, son P-DG étant présent ce jeudi, le ministre estime que celui-ci retrouvera "sa pleine force d'ici deux à trois ans, il a déjà exporté pour 120 millions de dollars de fonte et, bientôt, l'essentiel de sa production sera destiné aussi à l'exportation". Des perspectives qui devraient faire de l'Algérie l'un des plus grands producteurs de produits ferreux au monde. D. LOUKIL