Les consommateurs contredisent l'affirmation du ministre du Commerce qui assure que les prix des légumes n'ont connu aucune hausse au premier jour du Ramadhan. L'envolée des prix à la veille et en ce début du mois de Ramadhan prouve l'impuissance du ministère du Commerce à réguler le marché des produits alimentaires, en général, et ceux des fruits et légumes, en particulier. En dépit des engagements de la tutelle pour une disponibilité des produits et une tarification accessible, de nombreux citoyens n'ont pu, cependant, remplir leurs couffins de tous les ingrédients nécessaires à leurs menus ramadhanesques. Quand bien même le ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a visité jeudi le marché de proximité installé près du siège de la Centrale syndicale UGTA, a affirmé que les prix étaient réduits de 20 à 30% dans ces espaces commerciaux par rapport aux marchés traditionnels, les avis des consommateurs qui se sont rendus sur les lieux restent partagés. Si pour certains, les tarifs affichés sur les étals de ce type de marchés sont légèrement en dessous de ceux pratiqués ailleurs, d'autres, en revanche, estiment que les commerçants y appliquent la même tarification. En termes plus clairs, la mise en place de ces marchés de proximité n'a pas contribué de manière concrète dans la maîtrise des prix. Le ministre prévoit, certes, une poursuite de la baisse des prix dans les trois premiers jours du mois sacré. Mais, ce constat est établi déjà, cette année encore, à la fois par les responsables et les citoyens. Tous les observateurs s'accordent à dire que chaque année, à la fin de la première semaine du mois sacré, les prix baissent systématiquement. L'année 2018 ne va certainement pas déroger à la règle. Selon M. Djellab, hormis ceux de la tomate et de la courgette, les prix des légumes n'ont enregistré aucune hausse au premier jour du mois sacré. Ce n'est pas l'avis des consommateurs qui ont fréquenté les lieux ces derniers jours. Eux, par contre, parlent carrément d'une flambée ! Cela dit, outre leur principal objectif consistant à garantir des produits à des prix bas, du producteur directement au consommateur, ces marchés de proximité, a-t-il précisé, serviront d'espaces appropriés pour la promotion des produits locaux. Ces places commerçantes ont, faut-il le souligner, suscité un engouement des ménages. Depuis quelques jours déjà, elles ont connu un véritable rush des consommateurs. Ces derniers n'ont pas hésité, d'ailleurs, à demander aux autorités locales de maintenir ces marchés en permanence à longueur d'année. La réponse du ministre concernant cette éventualité est plutôt positive. "Après le mois de Ramadhan, on étudiera la possibilité de généraliser les marchés de proximité de façon permanente à travers l'ensemble du territoire national", a-t-il promis. Par ailleurs, l'on continue d'enregistrer des perturbations dans la commercialisation du lait en sachet subventionné de 25 DA. La réalité du terrain contredit tous les responsables chargés de garantir la disponibilité de ce produit en quantités suffisantes. Il n'est pas aisé de trouver actuellement le lait en sachet chez les commerçants. En visitant le pavillon des produits laitiers, le ministre de l'Agriculture, qui a accompagné son collègue du Commerce, a déclaré qu'il n'y aura pas une pénurie de lait durant le mois sacré, arguant que des efforts ont été déployés pour garantir la production et la distribution de ce produit en quantités suffisantes. Le gouvernement avait décidé d'augmenter les capacités de production de lait de 50 millions de litres à l'échelle nationale durant le Ramadhan. Le ministre a rappelé que son département a élaboré une feuille de route du produit pour répondre aux besoins des citoyens, en insistant sur les facteurs de production et de distribution. Ce qui est appelé, communément, la traçabilité. B. K.