Le ministre du Commerce, Said Djellab a annoncé, l'ouverture de près de 150 marchés de proximité au niveau national à partir de samedi 12 mai en prévision du mois sacré de Ramadhan, des structures qui permettront aux producteurs de vendre directement aux consommateurs ce qui permettra de proposer des produits alimentaires et agricoles de grande consommation à prix réduits. S'exprimant lors d'une rencontre nationale avec les directeurs régionaux et de wilayas du secteur consacrée à l'examen et à l'évaluation des procédures prises en prévision du mois sacré, M. Djellab a annoncé la décision d'ouvrir au moins quatre (4) marchés de proximité pour chaque wilaya, une démarche de nature à garantir la disponibilité des produits de large consommation à des prix raisonnables, relevant que ce nombre devrait s'élever pour atteindre 8 à 9 marchés au niveau des grandes wilayas. Ces marchés connaîront cette année "une augmentation sensible" à travers l'ensemble du territoire national, a ajouté le ministre, citant à ce propos la wilaya d'Alger qui verra l'ouverture de 9 marchés contre 3 l'année écoulée. M. Djellab a fait savoir que ces marchés seront installés près des agglomérations, notamment les nouveaux quartiers concernés par les opérations de relogement, précisant que ces structures seront dédiées à la vente de produits de large consommation et à des prix raisonnables, à l'image notamment des produits agroalimentaires, les fruits et légumes, les viandes, le lait en sachet, la semoule, l'huile de table, le sucre ...etc. Pour ce qui est des régions du Sud et des zones enclavées, le ministre a annoncé la préparation de caravanes qui se chargeront de transporter ces produits aux habitants de ces régions avec les mêmes prix appliqués ailleurs. S'agissant des prix, M. Djellab a affirmé que son département avait mis en place un système informatique pour le suivi des indicateurs des prix au niveau des marchés de gros et de détail sur l'ensemble du territoire national, une mesure qui permettra selon le ministre d'intervenir en cas d'augmentation sensible des prix. "Nous avons mis en place, en prévision du mois de Ramadhan 2018, un nouveau système informatique qui sera alimenté par les inspecteurs du ministère du Commerce avec les prix des différents produits, ce qui permettra une définition de ces prix en temps réel et leur transfert aux directions de wilayas qui les transmettront à leur tour au ministère avant dix heures du matin afin d'examiner leur conformité avec les prix appliqués sur le marché" a expliqué le ministre, relevant que tous les inspecteurs du ministère du Commerce seront dotés d'appareils numériques qui faciliteront leur travail. Le nouveau système se veut un mécanisme d'alerte et dans le cas où une hausse de prix est enregistré dans une région ou dans une wilaya donnée, une cellule d'analyse sera mise en place dans le but d'ouvrir une enquête pour permettre l'identification des raisons et la prise de mesures nécessaires à même de lutter contre la hausse aléatoire des prix et la spéculation", a indiqué le ministre. Dans le même contexte, M. Djellab a souligné la nécessité de généraliser la publication des prix tout au long du processus de commercialisation et de respecter les tarifs régulés des produits alimentaires de large consommation (lait pasteurisé en sachets, semoule, huile de table et sucre ... etc). Parmi les instructions adressées aux cadres du secteur, figure la nécessité de mobiliser tous les employés relevant des services techniques dans leur orientation des opérations de contrôle sur le terrain. M. Djellab a adressé, en outre, des instructions à ses cadres afin de poursuivre l'application de la permanence et la reprise des activités commerciales conformément aux nouvelles dispositions régissant le travail lors des fêtes nationales et religieuses. En marge de la rencontre, le ministre a rassuré, devant la presse, au sujet de la garantie d'approvisionnement du marché national en produits nécessaires durant le mois de ramadhan à travers "la disponibilité et les prix abordables", indiquant que cette saison est marquée par une disponibilité totale des produits nécessaires qui seront accessibles. Répondant à une question relative à la suspension de l'importation des produits cosmétiques, M. Djellab a précisé qu'"il ne s'agit pas de suspension, mais plutôt d'un arrêt temporaire permettant d'examiner la mesure dans laquelle les importateurs sont engagés aux mesures et au règlement en vigueur dans l'importation de produits cosmétiques, et ce, après l'enregistrement de certains dépassements, ajoutant que ces produits seront importés, de nouveau, dans les jours à venir". Par ailleurs, et concernant la révision de la liste des produits concernés par la suspension provisoire de l'importation, le ministre du Commerce a indiqué que le décret relatif à la nouvelle liste est en cours de préparation et sera rendu public "prochainement", ajoutant que la nouvelle liste avait supprimé l'interdiction d'importer tous les produits et biens entrant dans le montage et la fabrication d'autres biens, et maintenu uniquement les produits destinés à la revente en l'état (produits finis).
Approvisionnement en viandes rouges Pour sa part, le président de la Fédération nationale des éleveurs, Azaoui Djilali a mis en avant, à Alger la nécessité d'accélérer la conclusion des contrats de partenariat entre les éleveurs et les abattoirs industriels régionaux afin d'assurer l'approvisionnement du marché national en viandes rouges à des prix adaptés au pouvoir d'achat des Algériens. S'exprimant lors d'une conférence de presse sur l'approvisionnement du marché national durant le Ramadhan, M. Azaoui a affirmé que "les éleveurs demandent aujourd'hui l'accélération de la conclusion de contrats de partenariats avec les abattoirs industriels, en l'occurrence les abattoirs de Ain M'Lila (Oum El-Bouaghi), de Hassi Bahbah (Djelfa) et de Bougtob (El Bayadh) en vue de leur fournir le bétail nécessaire pour répondre à la demande du marché national en viandes rouges aux meilleurs prix et qui soient adaptés au pouvoir d'achat des Algériens". Appelant le ministère de l'Agriculture à intervenir pour accélérer la conclusion de ces contrats notamment avec les abattoirs mentionnés, M. Azaoui a précisé que "c'est là un demande des éleveurs pour qui ces abattoirs sont un véritable acquis pour l'économie nationale et une source de protection pour eux puisqu'ils peuvent leur assurer la commercialisation de leurs bétails à des prix stables loin des fluctuations du marché, généralement sous contrôle des spéculateurs", a-t-il dit. A la veille du mois sacré, M. Azaoui a assuré que la viande rouge sera disponible sur le marché national en quantité suffisante, et ce, grâce à un cheptel de 28 millions de têtes, ce qui représente un volume important pouvant même être destiné à l'exportation si les conditions sont réunies, a-t-il soutenu. Pour ce qui est des prix de ce produit, tant durant le Ramadan que tous les autres mois, le président de la Fédération nationale des éleveurs a fait savoir que ces prix ne relèvent pas des éleveurs, dont la mission s'arrête à la fourniture de têtes de bétail, a-t-il assuré ajoutant que la régulation des prix relève du ministère du Commerce qui doit contrôler les bouchers et les spéculateurs qui ont imposé leur diktat alors que le prix ne doit pas dépasser les 900 DA le kilo au vue de la disponibilité du bétail. Par ailleurs, le président de la Fédération nationale des éleveurs a estimé que les opérateurs parmi les importateurs des viandes peuvent changer leur approche de l'importation à l'exportation "si le climat propice et l'encadrement requis dans le secteur sont assurés", soulignant la disponibilité d'une richesse animalière considérable en Algérie, ce qui contribue d'une manière efficace, à la relance de l'économie nationale". Les wilayas steppiques et semi-steppiques sont connues pour leur importante richesse animalière, a affirmé M. Azaoui qui précise "qu'avec davantage de soutien, ces wilayas sont en mesure d'offrir une plus grande production". Il a, à ce propos, mis l'accent sur l'importance de la maîtrise du soutien destiné aux éleveurs en ciblant les vrais bénéficiaires. Pour sa part, M. Amrani Ibrahim, qui est membre au Bureau national de la Fédération a rappelé que les contrats de partenariat liant les éleveurs aux abattoirs assureront un approvisionnement régulier des éleveurs en aliments de bétail, produits et suivi vétérinaires, en plus de l'organisation de l'activité par l'abattage uniquement du mouton pour la protection de la brebis productrice. Le cheptel ovin national est estimé à près de 28 millions de têtes détenues par près de 7 millions d'éleveurs activant sur plus de 40 millions d'hectares de parcours à travers les régions steppiques, semi-steppiques, sahariennes et semi-sahariennes.
Approvisionnement en produits nécessaires Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a assuré, que toutes les mesures ont été prises pour l'approvisionnement du marché national en produits nécessaires et en quantités suffisantes durant le mois de Ramadhan. Intervenant à l'ouverture d'une rencontre avec les cadres du ministère et les directeurs du secteur, consacrée au suivi de l'application des recommandations des Assises nationales de l'Agriculture, M. Bouazghi a indiqué que "toutes les mesures nécessaires ont été prises, en coordination avec les services du ministère du Commerce, pour approvisionner le marché national en produits nécessaires et en quantités suffisantes afin de permettre au citoyen de passer le mois sacré dans les meilleures conditions". Par ailleurs, le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, Cherif Omari, a précisé en marge de cette rencontre que "le gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir les produits de première nécessité, notamment agricoles et alimentaires, comme les céréales, le lait, les fruits et légumes et les viandes rouge et blanche". "Ces produits seront assurés en quantités et à des prix raisonnables", et ce, à travers la mobilisation des points de vente relevant du secteur et en adoptant un système de distribution, en coordination avec le ministère du Commerce qui veillera à mobiliser les marchés de proximité pour optimiser la distribution des produits de première nécessité durant le mois sacré. M. Omari a ajouté que le système de régulation a permis aux offices relevant du secteur, tels l'Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) et l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL) d'injecter des quantités supplémentaires sur le marché pour assurer leur disponibilité durant le mois sacré, en sus d'une meilleure organisation en termes de prix et de distribution sur les marchés. Pour ce qui est des viandes, le même responsable a souligné que l'Algérie produit jusqu'à 10 millions de quintaux de viandes, dont 5 millions de quintaux de viandes rouges et 5 millions de quintaux de viandes blanches, ajoutant que des mesures spéciales seront également prises à l'occasion par les offices de viandes pour soutenir le marché et injecter des quantités supplémentaires importées au niveau des points de distribution pour alléger la pression de la demande sur le produit local. Concernant les quantités de viandes importées, M. Omari a fait état de près de 40.000 tonnes susceptibles, selon lui, de favoriser "la stabilité du marché et partant les viandes seront à la portée de tous", précisant que cette démarche s'inscrivait dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour assurer la stabilité du marché. Le ministère de l'Agriculture œuvre à augmenter la production nationale et à abandonner à l'avenir l'importation, en assurant l'approvisionnement du marché national en produit local qui couvre actuellement à 70% des besoins. Revenant au développement de la production agricole durant cette saison, le même responsable a souligné que les conditions météorologiques ont favorisé "une bonne" saison, et les prévisions tablent sur une production agricole abondante, notamment pour les céréales.