Quelque 202 personnes, dont certaines soupçonnées de terrorisme, ont été arrêtées lors d'une opération de sécurité conjointe entre le Burkina Faso, le Bénin, le Ghana et le Togo, a indiqué l'armée burkinabée. "Baptisée ‘Koudalgou', cette opération s'est déroulée du 15 au 18 mai à travers les quatre pays, et a permis d'interpeller 52 individus au Burkina Faso, 42 au Bénin, 95 au Togo et 13 au Ghana", a déclaré le chef des opérations, le colonel Blaise Ouédraogo, lors d'un débriefing, vendredi soir, au poste frontalier de Cinkansé, en territoire burkinabé. Des explosifs et des produits de contrebande ont été saisis au cours de la même opération. "De fortes suspicions de terrorisme pèsent sur au moins deux des personnes interpellées au Burkina", a-t-il indiqué, précisant que "40 baguettes d'explosif, 38 fusils et 623 motos frauduleuses ont également été saisis sur des personnes interpellées. Ces opérations qui visent à lutter contre le banditisme et la criminalité transfrontalière ont mobilisé 2902 agents des forces de défense et de sécurité des 4 pays, et a nécessité deux hélicoptères, plusieurs véhicules légers et des motos", a précisé le colonel Ouédraogo. Selon le ministre burkinabé de la sécurité, Clément Sawadogo, l'initiative de cette opération conjointe a été prise entre les chefs d'Etat des quatre pays lors d'une rencontre à Accra en 2017. "Cette coopération sécuritaire multilatérale réussie (...) permet de rassurer et d'assurer une bonne sécurité des populations de la zone frontalière entre nos différents pays", s'est-il réjoui. "Nous allons engager les forces de défense des 4 pays à rééditer ce type d'opération afin que nous puissions mutualiser nos moyens, nos expertises et nos capacités pour venir à bout de la grande criminalité et du terrorisme". Longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté depuis 3 ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières dans le nord du pays. Ces attaques se sont étendues à d'autres régions, dont celle de l'Est, frontalière du Togo et du Bénin et où sévissent également des bandits armés et des contrebandiers. R. I./Agences