Un petit tour dans certains services suffit pour battre en brèche l'argumentaire du DG. L'impact de la grève a influé sur plusieurs services. L'hôpital Mustapha-Pacha ne semble pas être trop perturbé par le mouvement de grève des médecins résidents. À entendre le directeur général du CHU, le débrayage des futurs spécialistes, qui dure depuis sept mois, et la suspension des gardes n'ont aucunement influé sur "les performances" de l'établissement. Ces "performances" sont vérifiables, selon lui, au niveau des urgences médicales et médicochirurgicales. Pour lui, ce ne sont pas tous les médecins résidents qui sont en grève ou qui ont arrêté d'assurer les gardes. "Il n'y a que 45% des résidents de l'hôpital qui ont répondu au mot d'ordre du Camra. Les gardes n'ont pas été totalement abandonnées. Nombreux sont ceux qui continuent de les assurer", indiquera Bennana Abdeslam, directeur général de l'hôpital Mustapha-Pacha. La direction générale a pris, dit-il, au lendemain du début de la grève, les mesures "idoines" pour pallier l'absence des résidents au niveau des UMC. C'est dire que la direction s'est uniquement inquiétée de la vitrine de l'hôpital : "Les urgences médicales et médicochirurgicales". "L'urgence ne pardonne pas, on a ainsi mis le paquet au niveau des UMC. Alors, on a pensé à renforcer nos effectifs par 35 médecins. On a, d'ailleurs, recruté 17 généralistes", précisera-t-il. Des médecins généralistes sont "mobilisés" pour assurer les urgences. "Plus de 20 000 consultations ont été assurées durant le mois de mars au niveau des urgences médicales et plus de 9 000 autres consultations au niveau des urgences chirurgicales", soutiendra-t-il, avant de rappeler que "le service des UMC regroupe plusieurs spécialités médicales et chirurgicales, telles que l'orthopédie-traumatologie, la neurochirurgie, la chirurgie générale et la chirurgie thoracique". Cependant, M. Bennana ne s'inquiète pas, semble-t-il, outre mesure, des activités des autres services. Des activités de froid, selon le jargon médical, sont reléguées au second plan. La situation dans laquelle s'empêtrent les patients dans les urgences est totalement différente par rapport au nombre de consultations recencées par la direction des activités médicales. En effet, les 1 223 résidents en grève, qui représentent 62% des effectifs, sont remplacés par 236 médecins (généralistes et spécialistes). Autrement dit, l'essentiel des prestations est assuré par les résidents. Ce constat n'est pas spécifique à l'hôpital Mustapha, puisque le système national de santé est basé sur les résidents dans les CHU. Un petit tour dans certains services suffit pour battre en brèche l'argumentaire du DG. L'impact de la grève a beaucoup influé sur plusieurs services. Les spécialistes affectés aux urgences ont laissé un vide dans les autres services de soins. "La prestation médicale et chirurgicale est réduite de plus de la moitié", reconnaissent-ils. L'on ne donne d'ailleurs pas de rendez-vous pour les consultations ni pour les opérations. "Les assistants sont dépassés par le flux incessant de malades", fulminera un résident, qui conclut que la direction générale a préféré s'investir dans la "médecine populiste". Hanafi H.