C'est à tout un train de mesures qu'ont eu recours les directions des CHU pour assurer la continuité du service des urgences durant les gardes de nuit. À commencer par la délivrance des réquisitions administratives des médecins résidents, auxquelles ces derniers n'ont pas obtempéré. En dépit de la décision des médecins résidents de ne plus assurer les gardes dans les hôpitaux universitaires, le service des urgences chirurgicales de l'hôpital Mustapha-Pacha semblait fonctionner normalement, hier, comme en témoignait le flux incessant des malades, dont certains avaient une ordonnance et d'autres des clichés de radiologie, même s'ils étaient visiblement moins nombreux que d'habitude. Renseignement pris, le fonctionnement des services des urgences est assuré, actuellement, par les médecins généralistes activant dans les autres services de l'hôpital, comme nous l'ont affirmé des médecins généralistes rencontrés sur place. C'est ce qu'a indiqué, pour sa part, le Pr Arezki Issoulah, chef de service des urgences chirurgicales de l'hôpital Mustapha, lundi dernier, à un média online, en affirmant qu'effectivement, la direction de l'hôpital et la Direction des activités paramédicales et médicales (Dapm) ont redéployé au service des urgences une autre catégorie de médecins, les généralistes qui travaillent au sein de l'hôpital et qui sont dans les autres services, pour assurer la prise en charge des urgences, afin de pallier la défection des médecins résidents, qui ont cessé toute activité de garde et de service dimanche 29 avril. Cependant, c'est à tout un train de mesures qu'ont eu recours les directions des CHU pour assurer la continuité du service des urgences durant les gardes de nuit, apprend-on aussi. À commencer par la délivrance des réquisitions administratives des médecins résidents, mais auxquelles n'ont pas répondu favorablement les médecins résidents en arguant de leur statut d'étudiant. Le Camra a, dans ce sens, décliné "en tant qu'étudiants, toute responsabilité vis-à-vis de tout préjudice", en expliquant que sa décision intervient après des mois de protestation et l'échec des négociations avec le ministre de tutelle. Aussi, selon les informations fournies par des médecins rencontrés au sein de l'hôpital, les directions des hôpitaux de Bab El-Oued et de Mustapha-Pacha ont eu recours à deux méthodes différentes pour gérer leurs structures sans les médecins résidents. La première aurait procédé au renforcement de la sécurité, en augmentant le nombre d'agents qui, à côté du personnel des établissements, filtrent les patients nécessitant une "stricte" urgence, en éliminant ainsi les cas de consultation qui ont pour effet de submerger les urgences de nuit de "consultants" venus de plusieurs wilayas. Autant de mesures que préconise, pourtant, le personnel soignant de différentes catégories, pour parer à l'engorgement des urgences, mais sans avoir pour autant été écoutés. En revanche, la structure des urgences de Mustapha-Pacha s'est portée "garante" pour traiter tous les patients sans en avoir les moyens, dira un médecin interne. Ce qui est loin de régler le problème des urgences, car, en dépit de ce redéploiement humain, il manque l'essentiel : le scanner est toujours en panne. Résultat : à défaut de cet outil nécessaire et en raison de la fermeture de l'unité de thrombolyse, le médecin se limite à faire l'assistance de garde. A. R. [email protected]