La Conférence nationale sur les systèmes constructifs et les matériaux et produits de construction, organisée à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, sous l'égide du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, a été clôturée hier après-midi par la lecture des recommandations des ateliers. La première série de ces recommandations, œuvre de l'atelier n°1 chargé de dégager les meilleurs moyens d'“améliorer ou de renforcer les systèmes et les outils de réalisation nationaux dans la perspective d'une contribution optimale au programme quinquennal de un million de logements”, porte sur les systèmes constructifs, alors que la seconde série, préconisée par l'atelier n°2, a trait aux matériaux de construction. C'est ainsi que ce dernier atelier a conclu notamment à la nécessité de généraliser la production du sable de carrière à “toutes les stations de concassage existantes et futures” avec l'introduction des équipements nécessaires. Cela suppose des efforts d'investissement que l'atelier propose d'encourager par “des avantages fiscaux et financiers”. Afin de répondre aux besoins que suscitera la mise en œuvre du projet du gouvernement pour les cinq prochaines années, et préserver le sable de la mer et des oueds, il est également conseillé d'utiliser en appoint le sable des dunes “moyennant correction granulométrique et conformité aux normes”. L'atelier propose, en outre, l'industrialisation de la production de béton et la révision des procédures de contrôle. Ainsi, les entreprises de production de matériaux et de béton “doivent être périodiquement contrôlées par les laboratoires agréés et les matériaux doivent être livrés avec des certificats de conformité”. Pour une meilleure garantie quant à la sécurité des ouvrages, cet atelier estime nécessaire d'introduire au niveau des cahiers des charges “les références aux normes et documents techniques réglementaires à satisfaire par les différents corps d'Etat”, une préconisation que l'atelier n°1, de son côté, n'a pas manqué d'inclure dans son rapport. Cet atelier préconise notamment le recours au système semi-industrialisé qui offre des avantages en zones sismiques urbaines. “La construction traditionnelle en béton armé (…), la plus répandue actuellement, doit être rationalisée et modernisée par l'introduction en masse de coffrages métalliques modulaires”, conseille-t-il encore. Comme leurs pairs de l'atelier n°2, les spécialistes qui ont planché sur le thème des systèmes constructifs appellent à “un encouragement et une stimulation des investissements dans le sens d'une production nationale d'outils de base et de composants entrant dans les diverses filières de la construction”. Mais, il n'omet pas de suggérer aux entreprises algériennes de s'associer, dans diverses formules de partenariat, à des sociétés étrangères, une préconisation que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid, a reprise à son compte lors de son intervention, à la clôture des travaux de la conférence. Le ministre a rappelé aux participants que trois préoccupations majeures doivent accompagner la mise en œuvre du projet du gouvernement, à savoir “l'amélioration du niveau de qualité du logement, la baisse des coûts et la réduction des délais de réalisation”. Ce sont là, a-t-il précisé, “les grands principes de l'économie du bâtiment” auxquels les entreprises de réalisation ne pourront se soustraire. Ces dernières devront donc se doter de l'encadrement nécessaire, rechercher les opportunités de partenariat avec des entreprises étrangères et des bureaux d'études, mais également renforcer et moderniser leurs équipements. “Il y a du boulot pour tout le monde et tout le monde peut gagner beaucoup d'argent”, a déclaré le ministre, en guise de conclusion. FAROUK LEKHMICI