Après avoir visionné quelques sitcoms et séries présentées sur les différentes chaînes tv algériennes : Je ne saurai pas où commencer, si ce n'est que cela me laisse bouche bée. Non d'émerveillement mais de confusion. Entre des moyens financiers qui ne sont clairement pas garants de qualité mais plutôt gaspillés ou l'angoisse mêlée d'un ennui profond qui vous tient pendant et après. Le bilan est là : Regarder la télé algérienne ne relève plus du divertissement mais de la torture. Premièrement, on ressent un manque d'identification, comme s'il y avait un grand gouffre qui se creusait au fur et à mesure qu'on se rend compte que très peu de ce qui est destiné à la société algérienne reflète cette société. Et ce concernant son mode de vie ou ses valeurs. C'est probablement la première raison qui explique la mauvaise perception des téléspectateurs algériens envers ces programmes ramadanesques. Des caméras cachés avec des ‘artistes' dont on n'oserait même pas aborder les créations lors d'un ftour en famille, des maris qui rendent jalouses leur conjointes sur un plateau télé afin qu'elles fassent une scène dramatique accentuée d'obscénités, et ce à un moment où toute la famille est sensé être réunie pour partager les valeurs de ce mois sacré immergée dans l'atmosphère conviviale du partage et de la bonté. Cela viendra s'ajouter au manque de créativité qui fait que le téléspectateur n'accroche pas. Pour la plupart, on sent un travail bâclé dans les coulisses, presque d'amateurs: scénarios sont rarement recherchés, scènes archi longues (comme les pauses publicitaires d'ailleurs) ce qui pénalise les quelques acteurs talentueux, agrémentés d'un manque de spontanéité du reste des performants, dont ceux-là auront beaucoup à envier aux comédiens de jadis qui nous faisaient tordre de rire grâce à leur spontanéité dans le jeu et leurs répliques cultes qu'on n'oubliera jamais et qui nous divertissent jusqu'à aujourd'hui car elles traduisaient très bien le vécu de notre société, et les repères auxquelles elle arrivait à s'identifier facilement. Toutefois, par le biais de cet article je ne cherche pas à dénigrer tout effort, sachant que l'Algérie regorge de créativité et de talents, cela me fait mal au cœur de les voir très mal exploités ou reconnus. C'est notamment les sitcoms à tendance satirique qui gagnent très rapidement le cœur des algériens, ceux-là se voient muselés et censurés dès qu'ils commencent à gagner de la popularité, et parfois coupés pendant leur tournage avant même d'éclore. La solution pour reconquérir le cœur des algériens ? Rester fidèles à leurs valeurs, respecter leur culture tout en adoptant des scénarios subtils, légers (surtout après le fameux faste ftour algérien), avec un jeu d'acteurs passionnés qui n'a jamais été cautionné par les moyens matériels disponibles. Meryem ABDELLI (Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC))