Le Prophète (sws) a proclamé : "Je suis venu parfaire l'éducation." Le Prophète appréciait la diffusion du savoir qui civilise. Il récompensait tous ceux qui enseignaient et éduquaient. Auprès de lui, ses compagnons secrétaires et conseillers avaient un rang éminent, de par leur savoir. Ils étaient une référence au sujet de l'Islam et de la voie mohammadienne. Ils proposaient un modèle éducatif conforme à la méthode de leur maître, éducation de l'âme, des caractères et des compétences. Les sciences traditionnelles, liées à la religion, et les sciences rationnelles n'étaient pas opposées, mais liées. De par le souffle culturel et spirituel initié à Médine, pour éduquer et cultiver, des bibliothèques de Bagdad, Damas, Le Caire, Cordoue, Grenade, Fès, Béjaïa, Tlemcen, Tombouctou, Séville, Tolède, Palerme, ont vu le jour, que les Européens ont découvertes en arabe, une source décisive pour le progrès. Le monde arabo-musulman a été plus qu'un transmetteur. C'était un créateur critique dans toutes les disciplines. Il y avait plus de livres à Bagdad ou à Cordoue que dans tout le monde entier. Les savants de l'Islam du temps classique sont connus pour avoir été des maîtres dans l'enseignement. Ils dispensaient le savoir à travers le monde musulman. Leurs livres étaient parfois mis par écrit par leurs disciples, lors des séances de cours. Diffuser le savoir étant une priorité depuis l'époque prophétique, les enseignants étaient appréciés et bien récompensés. Des espaces de transmission du savoir coranique et scientifique étaient mis en place dès l'aube de l'Islam. Découvrir le monde, le maîtriser, le transformer pour bâtir une société prospère, équilibrée et juste était un projet civilisationnel, sur la base du savoir, pour forger des citoyens fiers de leur racines et de leur niveau scientifique universel : "Le savoir est une des villes dont l'une des portes est la mémoire et l'autre la réflexion", précise un proverbe arabe du temps du Prophète. La voie éducative mohammadienne vise l'être équilibré, cultivé et pluridisciplinaire. Sans elle la civilisation s'affaiblit et les problèmes surgissent. Ibn Khaldoun au XIVe siècle affirme : "Lorsque le vent de la civilisation eut cessé de souffler sur le Maghreb et El Andalous, et que le déclin de la civilisation entraîna celui des sciences, les sciences rationnelles disparurent, à l'exception de quelques vestiges qu'on peut rencontrer encore chez un petit nombre de personnes isolées, soumises à la surveillance des autorités de la sunna." (Muqaddima). M. C.