Après plus d'une année d'hésitation, les pouvoirs publics viennent de lancer l'appel aux enchères pour la réalisation de centrales photovoltaïques d'une capacité de 200 MW. Le ministère de l'Energie opte, dans une première étape, pour de petites centrales photovoltaïques devant être implantées dans le Sud algérien. La finalité est de réduire la consommation en gasoil dans le Grand-Sud, une région fortement consommatrice de diesel. Cet appel est destiné aux petites et moyennes entreprises algériennes publiques et privées qui se sont lancées dans cette filière du photovoltaïque comme Enie et Condor et, sans doute, à des consortiums constitués entre PME algériennes et des partenaires étrangers. Il y a également l'appel de Sonelgaz portant sur la réalisation de centrales photovoltaïques d'une capacité globale de 90 MW pour les mêmes besoins. Il s'agit de toucher les régions du Sud en hors réseau, en particulier les localités du Grand-Sud : Adrar, In Salah, Timimoun. Avec ces appels d'offres, le ministère de l'Energie semble vouloir faire avancer de manière prudente le programme des énergies renouvelables de 22 000 MW à réaliser à fin 2030, en l'absence d'une véritable industrie locale de composants, d'équipements destinés à ces installations photovoltaïques. Il semble privilégier, en ce sens, la petite et moyenne entreprise algérienne afin de constituer cet écosystème nécessaire à l'émergence d'une industrie dans le domaine des énergies renouvelables. Ce qui explique en partie pourquoi ce département a reporté le lancement de l'appel d'offres pour la réalisation de centrales photovoltaïques d'une capacité de 4 000 MW qui, initialement, devait être confié essentiellement à Sonelgaz et Sonatrach. Résultat des courses, la production d'électricité à partir de centrales photovoltaïques n'atteint aujourd'hui que 4 00 MW pour une capacité de production de 19 000 MW à partir de sources conventionnelles, soit environ 3% par rapport au pic de production de Sonelgaz, à savoir 14 000 MW. Ce qui constitue un progrès très modeste, le programme des énergies renouvelables ayant été lancé en 2011 et actualisé en 2015. Outre ces premiers appels d'offres, Sonatrach programme dans sa stratégie 2030 de réaliser une capacité de 1 300 MW en photovoltaïque. L'objectif de la compagnie pétrolière nationale est de produire toute l'énergie destinée à l'exploitation de ses gisements de gaz et de pétrole à partir de centrales photovoltaïques, de réaliser de grosses économies en gasoil et en gaz naturel. En ce sens, elle a signé un accord de partenariat avec l'italien ENI et compte impliquer d'autres partenaires tels que le groupe français Total. K. Remouche