Un congrès international sur le thème “l'eau pour le développement durable dans le Bassin méditerranéen”, premier du genre, se tient depuis, hier, à l'hôtel Hilton, à Alger. Organisée par le laboratoire des sciences de l'eau de l'Ecole nationale polytechnique d'Alger (ENP), cette rencontre, qui a été ouverte en présence du ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et de son homologue de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harraoubia, regroupe environ 150 chercheurs algériens et étrangers. Ces derniers sont venus de France, d'Espagne, de Hollande, d'Italie, de Turquie, du Canada, d'Egypte, de Libye, de Tunisie et du Maroc. Les congressistes auront à débattre, durant les trois jours que dureront leurs travaux, de la problématique de l'eau et de la corrélation de cette denrée qui se raréfie avec le développement durable dans la région de la méditerranée, particulièrement dans sa rive sud déjà en butte à une pénurie inquiétante. M. Ahmed Kettab, directeur du laboratoire des sciences de l'eau de l'ENP et président du congrès, a présenté, à l'ouverture des travaux, les thèmes principaux qui seront abordés par les experts lors de cette rencontre. Il sera question de la formation dans les métiers de l'eau, de la communication et de l'éducation du citoyen pour une meilleure préservation de cette ressource, “puisqu'elles constituent le support et le soutien aux avancées technologiques dans les sciences de l'eau”, selon le professeur Kettab. Les aspects juridiques inhérents à l'eau seront “discutés et décryptés” alors que seront également débattues les questions liées aux investissements et aux moyens de financement dans le secteur. Les congressistes évoqueront, en outre, “le prix de revient, le prix réel et le prix social” de l'eau qui, de plus en plus rare même si elle est certes renouvelable, est aujourd'hui perçue comme une ressource “aussi précieuse que l'or et aussi stratégique que le pétrole”. Invité à prendre la parole avant les communications des spécialistes, M. Sellal a dressé un état des lieux de son secteur et annoncé les projets du gouvernement en la matière, dont l'implantation de stations d'épuration dans la perspective d'une réutilisation des eaux usées (après épuration) pour l'irrigation, les stations de dessalement (au nombre de onze, prévues essentiellement à l'ouest du pays), et les barrages. Le ministre a enfin tenu à souligner qu'il ne sera pas question de céder l'eau potable aux ménages à son prix réel et que l'Etat continuera à soutenir le prix de cette ressource. Farouk Lekhmici